Accueil Actu

Un Belge sur cinq reste en couple par peur de devenir pauvre

Chaque matin, Bruno Wattenbergh parle d'économie dans sa chronique Bel RTL Eco. Aujourd'hui, il s'est penché sur les divorces. Ils seraient pour les Belges une des plus importantes causes de problèmes financiers.

Selon une étude parue mardi, le divorce serait pour les Belges une des causes les plus importantes des problèmes financiers ? Pourquoi ?

De manière générale et même si nous faisons mieux que la plupart des pays européens, la crise a augmenté les inégalités en Belgique. Elle a aussi augmenté le taux et le risque de pauvreté. Et si l’on analyse qui est le plus visé par cette pauvreté et bien les familles monoparentales constituent un groupe vulnérable en constante augmentation, des familles où le seul parent est en général la mère.


Une séparation favoriserait donc un appauvrissement financier?

Oui, dans près d’un cas sur deux, un seul parent assume l’entièreté des dépenses de la famille. Et près d’une famille monoparentale sur deux, souvent composée de la mère et de ses enfants, ne perçoit aucune contribution financière de la part du père. Pour ces mères, le risque de pauvreté est dès lors 3 fois supérieur à celui d’une famille composée d’un couple, un seuil de pauvreté qui est parfois, souvent, atteint du jour au lendemain.


Ce qui est confirmé par cette étude d’Intrum Justitia qui est un service de recouvrement de créance?

Oui, autant dire que cette entreprise sait de quoi elle parle puisqu’une de ses activités est justement de poursuivre ceux qui ne paient pas leur facture. Dans leur étude, 39% des Belges de 18-24 ans avouent qu’un divorce est une des causes principales d’une situation économique difficile. Ce chiffre descend à 36% chez les 24-35 ans, avant de remonter à 51% pour les 35-49 ans et à 53% pour les plus de 50 ans. Résultat, 21% des Belges, soit un Belge sur cinq, déclarent rester en couple pour l’argent, pour éviter les difficultés financières qu'engendrerait leur séparation. Une situation pire en France, en Suisse ou au Portugal, par exemple, alors que c’est dans les pays nordiques que la peur de la séparation est la moins présente.


Quelles conclusions tirer de cette étude ?

Que même les relations amoureuses sont aujourd’hui un indicateur de la situation financière. Qu’il est horrible au 21ème siècle, dans une société qui se veut égalitaire, qu’un des 2 conjoints au sein du couple, se sente obligé de vivre une souffrance pour des raisons financières. Au niveau législatif, il faut sans doute continuer à faire évoluer le droit de la famille pour mieux assurer un revenu qui prémunisse contre la pauvreté. Au niveau social, sans doute faut-il mieux accompagner et même aider financièrement les familles monoparentales. A titre individuel, ce que l’on peut recommander, c’est d’abord de disposer de son épargne personnelle et ensuite de se constituer un bagage professionnel et de compétences, car on le voit dans les statistiques, moins l’on est éduqué et formé, moins on est libre de ses choix, notamment quand il s’agit de quitter un couple toxique.

À la une

Sélectionné pour vous