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"On essaie de culpabiliser la population quand elle mange un steak": les éleveurs wallons réagissent au défi des "40 jours sans viande" (vidéo)

La campagne "40 jours sans viande" commence aujourd'hui. L'idée, venue de Flandre, est très critiquée par les éleveurs wallons. Le but est d'adopter un nouveau mode de vie, plus durable. Un reportage de Benjamin Brone, Céline Gransart, Damien Loumaye et Alain Hougardy.

Plus de 100.000 personnes ont décidé de participer aux "40 jours sans viande". La campagne qui débute aujourd'hui ne serait pas liée aux associations de défense d'animaux. "Par jour végétarien, on gagne 11m2 sur notre empreinte écologique. C'est à peu près 12km en voiture ou 12 bains qu'on gagne si on ne mange pas de viande ou de poisson", a expliqué Stéphanie Kint, porte-parole des "jours sans viande".


"On ne comprend plus ce qu'on veut"

Un agriculteur de Gembloux qui élève 400 vaches s'est exprimé sur le sujet. "C'est un sentiment d'incompréhension. On ne comprend plus ce qu'on veut. Est-ce qu'on est dans un monde qui vit trop bien et qui dénigre ce qui est bon?", a confié Philippe Van Eyck, éleveur bovin. Les organisateurs des jours sans viande estiment qu'il faut 15000 litres d'eau pour produire 1kg de viande de bœuf. Mais d'après la Fédération Wallonne de l'Agriculture, ces statistiques ne correspondent pas aux élevages wallons plus artisanaux que ceux du nord du pays.

"Ce chiffre tient compte du fait que l'eau qui tombe servirait à l'irrigation. Mais chez nous, on est à 60 litres d'eau par kilo de viande produit donc ça n'a rien à voir. On met en avant des chiffres qui ne tiennent pas compte des réalités chez nous et on essaie de culpabiliser la population quand elle mange un steak", a détaillé Marie-Laurence Semaille, conseillère à la Fédération Wallonne de l'Agriculture.

Inciter à réduire la consommation de viande passe mal auprès du secteur agricole. En Belgique, plus de 60% des fermes ont disparu ces 30 dernières années.

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