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Bruxelles : Hollande, Michel et Plantu tendent la main à Molenbeek

François Hollande, Charles Michel et le dessinateur Plantu ont tendu la main lundi aux habitants de Molenbeek, commune à forte population immigrée qui s'est sentie stigmatisée après les attentats de Paris et Bruxelles, quand il s'est avéré que plusieurs assaillants jihadistes en étaient originaires.

Aux yeux du monde entier, ce quartier défavorisé limitrophe de Bruxelles a été montré du doigt, après les attaques du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts), comme le "terreau du jihadisme" en Europe, au grand dam des Molenbeekois. Une réputation renforcée au lendemain des attentats de l'aéroport et du métro de Bruxelles du 22 mars 2016 (32 morts) et qui continue de lui coller à la peau.

Soucieux de combattre les clichés et de stimuler le dialogue entre communautés, Plantu, caricaturiste du quotidien Le Monde, a mis sur pied une exposition baptisée "Traits d'union", prônant le vivre ensemble via les dessins de presse, organisée à Molenbeek jusqu'au 30 novembre.

On peut y voir notamment l'un de ses dessins parus juste après les attentats de Paris, montrant un évêque, un imam et un rabbin qui dansent, abrités sous des parapluies dont le manche est un crayon, au milieu des gouttes, au dessous de l'expression du philosophe stoïcien grec Sénèque: "Vivre ce n'est pas attendre que l'orage passe. Vivre c'est apprendre à danser sous la pluie".

"Il était très important pour nous de revenir ici, de montrer qu'il y a des hommes et des femmes qui veulent vivre libres", a déclaré l'ex-président français après avoir rencontré de jeunes collégiens de cette commune populaire.

"Je ne voulais pas que l'on dise Molenbeek, c'est la ville des terroristes. Non ! Molenbeek est peuplée d'hommes, de femmes et de jeunes qui veulent vivre en paix", a-t-il plaidé.

De son côté, Plantu qui a réussi dans cette même exposition à montrer côte à côte des oeuvres du dessinateur belgo-israélien Michel Kichka et d'un Syrien réfugié politique à Molenbeek, Hossam Al Saadi, a appelé les jeunes à échanger, quoi qu'il arrive.

Il a raconté que très fréquemment, lors de ses déplacements auprès de jeunes dans des quartiers défavorisés, on lui disait: "Vos copains caricaturistes sont morts, c'est bien fait!". "Et bien, je préfère entendre des bêtises que d'entendre des balles siffler", a-t-il expliqué.

Décidé à réconcilier les gens et surtout les jeunes avec les médias traditionnels, Plantu a convié des collégiens de Molenbeek avec qui il débattait à assister à une conférence de rédaction du Monde en décembre.

Le Premier ministre belge Charles Michel a quant à lui insisté sur l'importance de "diffuser plus fortement les valeurs de démocratie, respect, ouverture et tolérance" dans les quartiers, se disant confiant de "l'enthousiasme des jeunes générations".

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