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Le Pen: moratoire sur l'immigration de "quelques semaines"

Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, a précisé mardi le moratoire sur l'immigration annoncé la veille, de "quelques semaines" et sur les "visas de longue durée", et demandé de "rappeler les réservistes" pour aider au "rétablissement des frontières".

"Je ferai un moratoire dans l'attente de la mise en œuvre de ces mesures qui vont permettre d'obtenir ce solde de 10.000, c'est un moratoire sur les visas longue durée qui va durer quelques semaines et permettre de savoir où on en est" a indiqué la présidente du FN.

Cette mesure, qui ne figurait pas dans ses 144 engagements présidentiels, a été annoncée lundi lors d'une réunion publique au Zénith de Paris, alors que les sondages montrent, la concernant, un tassement dans les intentions de vote qui la rendent moins certaine d'accéder au second tour de la présidentielle.

"Il s'agit pas de faire un moratoire sur les visas touristiques" ni sur "les étudiants qui demanderont leur visa pour l'année suivante", a exclu Mme Le Pen, mais plutôt sur le regroupement familial qui a été "considérable", "les titres pour vie privée et familiale..."

Environ 11.500 titres de séjour ont été attribués au titre du regroupement familial, stricto sensu, en 2015 -- c'est à dire pour les familles venant rejoindre des étrangers en situation régulière depuis 18 mois. Si on prend la rubrique plus large "immigration familiale", 88.010 titres ont été attribués l'an dernier, l'essentiel (49.000) concernant des Français faisant venir leur famille, selon le ministère de l'Intérieur.

Mme Le Pen a rejeté l'idée que suspendre le regroupement familial soit contraire à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme.

"Pendant quelques semaines, il va falloir que nous fassions un bilan, la réalité est que l'immigration massive, la submersion migratoire n'est pas un fantasme", a mis en garde la dirigeante d'extrême droite.

"L'immigration pèse, ce n'est plus une chance, c'est un drame", a-t-elle poursuivi.

Mme Le Pen a ensuite listé les mesures qu'elle souhaitait prendre dans l'immédiat en cas d'élection: parmi celles-ci, une proposition qui ne figurait pas dans ses 144 engagements présidentiels: "rappeler les réservistes car je compte rétablir les frontières immédiatement après mon arrivée au pouvoir".

Mme Le Pen entend aussi "abroger la circulaire Valls sur les régularisations", "affecter" les crédits de l'aide médicale d'Etat aux forces de sécurité, recruter "15.000 policiers et gendarmes", "suspendre immédiatement" les accords de Schengen, "expulser intégralement les fichés S pour liens avec le jihadisme".

La "circulaire Valls" de novembre 2012 clarifiait les critères de régularisation et l'an dernier 29.000 personnes en ont bénéficié.

Interrogée par ailleurs sur le soutien que lui a apporté dimanche dans un tweet son père Jean-Marie Le Pen, qu'elle a fait exclure du FN en août 2015, Marine Le Pen a d'abord répondu : "On se douterait qu'il voterait pas Macron ou Mélenchon, c'est pas une énorme surprise".

"Ca fait une voix de plus... Pour sauver la France chaque voix va compter", a-t-elle ajouté.

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