Partager:
L'attaque terroriste qui a fait 21 morts, dont une Belge, à Tunis (Tunisie), mercredi 18 mars, a été revendiquée par le groupe Etat islamique. Deux hommes ont tiré sur les visiteurs du musée du Bardo, proche du Parlement. Un spécialiste des mouvements jihadistes dévoile le contenu d’un enregistrement audio des jihadistes.
Interrogé par France 24, Wassim Nasr, un spécialiste des mouvements jihadistes a dévoilé le contenu de l'enregistrement audio de l’EI, qui a revendiqué l’attentat de Tunis. "Celui-ci commence par un des hymnes jihadistes de l’Etat islamique. Après, il est précisé que les deux assaillants étaient tunisiens et non des étrangers. Le message audio précise également une donnée importante : le musée était visé tandis que le Parlement n’était pas mentionné. L’EI spécifie que cette zone était ultra-sécurisée et qu’il est parvenu à faire une brèche dans le dispositif placé autour du Parlement."
Il poursuit en affirmant que l’EI "annonce d’autres opérations à venir. Dans ce mode opératoire, il est aussi mentionné qu’il s’agit de la première opération sur le sol tunisien. A travers cela, ils annoncent aussi leur présence sur le sol tunisien. Jusque-là, seul Al-Qaïda y était active. Dans l’avenir, d’autres opérations devraient avoir lieu car, le groupe jihadiste est bien implanté au-delà de la Lybie, de l’Egypte ou du Niger. Il s’implante maintenant en Tunisie, ce qui n’est pas une surprise car, les Tunisiens sont très actifs dans les rangs de l’EI que ce soit en Irak, en Syrie ou même en Lybie. Ces derniers ont des postes de commandement parfois importants au niveau militaire et religieux. L’attentat était prévisible mais pas sous cette forme."
Un lieu choisi
On se demandait hier si c'était bien le musée du Bardo qui était visé ou le parlement juste à côté. Les 2 terroristes voulaient bien attaquer le musée. Une attaque bien orchestrée. Les deux hommes armés de kalachnikov ont d’abord repéré les lieux. Ils ont vu que l’entrée du musée n’était pas forcément bien gardée en raison de travaux, c’est comme cela qu’ils ont pu donner l’assaut en mitraillant des bus d’abord d’où arrivent des flots de touristes chaque jour. Ensuite, ils sont entrés dans des salles de cet immense musée, l’un des plus grands du monde arabe. Ils ont alors mitraillé au hasard tous ceux qui se trouvaient sur leur route.
Objectif, se fondre dans la masse
Alors, que sait-on de ces terroristes? On sait désormais qu'ils appartenaient au groupe jihadiste Etat Islamique. Les terroristes d’hier, Yassine Labidi et Hatem Khachnaoui, appartenaient à l’organisation de La Katiba Oqba Ibn Nafaâ, une organisation qui opère surtout à la frontière algérienne. Les deux hommes étaient jeunes et ne portaient pas de signes distinctifs au moment de l’attaque. Pour se fondre dans la masse de touristes, ils étaient habillés en tenue de sport : baskets, joggings et sweats à capuche.
Cette mouvance djihadiste est particulièrement développée en Tunisie. Plus de 2500 personnes ont rejoint les rangs du groupe terroriste de l’État islamique en Syrie, en Irak et en Lybie.
