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Cette photo qui montre l'horreur du drame des migrants pourra-t-elle faire changer les mentalités?

L'Europe est horrifiée par une photo. Une image, publiée dans de très nombreux journaux choque littéralement. C'est la photo d'Aylan, un petit garçon de 3 ans, mort noyé, échoué sur une plage de Bodrum, en Turquie. L'enfant fuyait la Syrie avec ses parents, mais l'embarcation a chaviré.

Des milliers d'internautes ont partagé cette photo, depuis hier sur leur page Facebook. L'image est souvent accompagnée d'un même titre : L'"Humanité échouée". Ce mot clé (hashtag), s'écrit même en turc #KiyiyaVuranInsanlik. De nombreux internautes ont confié leur émotion sur Twitter. "Où va ce monde ?", a commenté l'un d'eux, identifié sous le nom de Taner Poyraz. "Plus jamais ça", a renchéri un autre, Sadullah Turgut.

Aylan avait 3 ans

L'enfant sur la photo, c'est Aylan. Il avait 3 ans. Il était syrien, originaire de Kobane, une ville où sévissent les terroristes de l'Etat islamique. Le garçon se trouvait sur un des deux bateaux de fortune, parti de Turquie dans la nuit de mardi à mercredi, à destination de l'île grecque de Kos. Mais l'embarcation a chaviré.


Son frère de 5 ans a lui aussi été retrouvé noyé

Le corps du petit garçon a été retrouvé échoué sur la rive. Sur une plage fréquentée de Bodrum, station prisée des vacanciers. Son frère, un peu plus âgé (5 ans, ndlr), a lui aussi été retrouvé sans vie, quelques mètres plus loin. Sur les 23 passagers, on parle de 12 morts, dont 5 enfants.


"Toute l'horreur du drame humain qui se déroule sur les côtes européennes"

Les images étaient aussi largement commentées dans la presse européenne. Selon le quotidien britannique The Guardian, elles résument "toute l'horreur du drame humain qui se déroule sur les côtes européennes". "Si ces images extraordinairement fortes d'un enfant syrien rejeté sur une plage ne modifient par l'attitude de l'Europe vis-à-vis des réfugiés, qu'est-ce qui le fera ?", interroge de son côté The Independent, tandis qu'un lien pointant vers l'article du journal a été retweeté par la romancière britannique J.K. Rowling.


"La photo qui fait taire le monde"

"David, fais quelque chose", demandait la version britannique du Huffington Post dans un message adressé au Premier ministre David Cameron, qui a estimé mercredi que la solution résidait dans l'aide aux pays d'origine de ces réfugiés à retrouver "la paix et la stabilité" et non dans l'accueil de davantage de réfugiés. En Italie, le quotidien italien La Repubblica a tweeté "La photo qui fait taire le monde", et en Espagne, le journal El Pais en faisait le "symbole du drame migratoire". Pour El Mundo, la photo de "l'enfant de la plage" fait "désormais partie de l'album migratoire de l'infamie", tandis qu'El Periodico reproduisait aussi l'image en une avec le titre "Naufrage de l'Europe".

Depuis plusieurs mois, un nombre croissant de migrants, pour l'essentiel des Syriens, des Afghans et des Africains, tentent de traverser dans des conditions périlleuses la mer Egée pour rejoindre les îles grecques, portes d'entrées de l'Union européenne (UE). Pour aller de Bodrum à l'île de Kos, l'un des plus courts passages maritimes entre la Turquie et l'Europe, les candidats à l'exil payent plus de 1.000 dollars (900 euros). Les autorités turques affirment avoir porté secours à plus de 42.000 migrants au large des côtes de la Turquie depuis le début de l'année 2015. Ce pays accueille à lui seul près de deux millions de Syriens ayant fui la guerre civile qui fait rage depuis plus de quatre ans chez eux.

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