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Marqués à vie, des survivants des attentats de Bruxelles témoignent: "Parfois je vois quelqu'un avec une sacoche et j'ai peur"

"En fait, on ne vit plus, on survit. Les blessures sont toujours là", explique Sylvie. Cette dame rentre de vacances le 22 mars 2016 lorsque les deux bombes explosent, coup sur coup. "Je me suis dit que c'était mon heure, c'est la dernière fois que je vois mes enfants, que j'aurai vécu".

Ce même matin, Abdallah, bagagiste, a pris son service à 6h30. "Quand j'ai entendu la deuxième bombe, je me suis dit qu'on allait mourir. Je pensais que s'il y en avait eu deux, il y en aurait bien eu une troisième, puis une quatrième..."

Ils voient leurs propres morts, et celles des autres. Ces images sont gravées dans leurs cerveaux. "Les premiers jours, on essaie de vivre comme si rien n'avait eu lieu, mais tout revient très vite", explique Sylvie.

"Ce sont des cauchemars, des crises d'angoisse. Parfois, je vois des gens avec des sacs et j'ai peur", explique Abdallah. "Je ne peux plus rentrer dans des endroits où il n'y a pas de fenêtre, il faut un endroit pour fuir".

La peur, il tente de la faire partir avec des médicaments. Il faut aussi se battre contre ce sentiment de culpabilité d'être toujours vivant, indemne. "Parfois, je me demande pourquoi je ne suis pas mort, j'aurai pu laisser ma famille tranquille".

Abdallah veut aller de l'avant... mais pas au procès. "Je n'ai pas envie d'être là, d'entendre ceux qu'ils vont dire, et d'entendre les témoignages".

Sylvie, elle, veut y aller "parce que c'est notre procès".

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