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Les producteurs de vin wallon en colère: la hausse des accises ne profite ni à l'Etat, ni aux producteurs, ni aux consommateurs

Il y a presqu’un an, les accises sur le vin et les alcools avaient fortement augmenté. L’idée était de faire entrer plus d’argent dans les caisses de l’état. Aujourd'hui, les professionnels du secteur tirent la sonnette d'alarme : les ventes ont baissé en Belgique. Cela nuit non seulement aux producteurs mais aussi aux finances de l’Etat. Une information SudPresse développée par Benjamin Brone et Anne Lutgen.

Vendanges sous la brume au domaine du Ry d’argent, près de Namur. Un vignoble récent qui doit, comme n’importe quel producteur de vin, répercuter la hausse des accises sur le prix des bouteilles. "C’est pas toujours facile à expliquer au consommateur que sur une bouteille d’effervescent produite en Belgique, il y a 1€92 d’accises à la bouteille avant la TVA. C’est énorme." précise le propriétaire du domaine, Jean-François Baele.


La consommation en baisse...donc les recettes aussi

Conséquence inattendue, le Belge achète moins de vin, en tous cas sur notre territoire. Les accises sur l’alcool ont rapporté, depuis janvier, 92 millions d’euros de moins que les sommes prévues par le gouvernement. Pour Philippe Grafé, proriétaire du domaine du Chenoy, difficile de maintenir le cap pour un secteur vinicole wallon tout juste émergent. "Les hausses d’accises, notamment sur les vins effervescents, sur les mousseux et sur les alcools, fait que les gens prennent leur voiture et vont faire leurs courses de l’autre côté de la frontière. Moi je pense qu’il faudrait une harmonie sur le plan des taxes et essentiellement sur celui des accises, ce qui n’existe pas."


Les  Wallons envoient leur vin à l'étranger

La parade de certains vignerons wallons, c’est donc de vendre leur vin à l’étranger. Une manière d’exister dans un environnement fiscal plus favorable. "Je passe le plus clair de mon temps à essayer de trouver des marchés à l’extérieur de la Belgique. Tout simplement parce que le taux d’accises y est moindre et que les vins deviennent de plus en plus concurrentiels" détaille Jean-François Baele.

Finalement tout le monde semble perdant. Les recettes de l’Etat font grise mine, le consommateur se détourne de la production locale, les vignes wallonnes ont la tremblote...et ce n’est pourtant pas le climat qui est responsable.

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