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La Belgique est championne Olympique de hockey, n°1 mondiale de football… et bientôt championne de catch ? C’est l’objectif d’un Belge, Aaron Rammy, 30 ans à peine et déjà un beau palmarès sous le bras. Ce Bruxellois, originaire d’Anderlecht et Dilbeek, s’est lancé dans le catch à la fin de ses études, il y a déjà 9 ans, réalisant ainsi son rêve d’enfance.
"Quand j’étais gamin, je regardais le catch à la télé. J’ai eu envie de devenir catcheur quand je serai plus grand", se souvient-il. "J’ai terminé mes études en tourisme puis je me suis dit que c’était le moment de réaliser mon rêve. Donc j’ai rejoint un petit club à Bruxelles qui fait du catch mexicain (la particularité est que les catcheurs portent des masques) qui s’appelle BYWS."
"Un test mental et physique"
Aaron va ensuite se rendre en Angleterre, où il va signer son premier contrat avec une promotion. Les promotions sont, dans le monde du catch, des événements privés organisés par un promoteur ou une société privée.
Pendant son année de contrat, Aaron va sillonner les routes britanniques à un rythme effréné. "On avait 100 shows par an et à chaque show, c’est deux ou trois combats. C’était très compliqué", reconnait-il. "En Angleterre, on va d’une ville à une autre et ça peut arriver d’avoir 10 jours d’affilée. Et dans ce pays, ce qui est particulier, ce sont les catcheurs qui montent et démontent le ring. C’est une espèce de test mental et physique."
Après cette expérience qu’il qualifie de "très formative" et au cours de laquelle il va remporter le titre de champion d’Angleterre, Aaron s’en va en France pour passer un cap dans sa jeune carrière.
"J’ai rejoint la France et ce qui était la plus grande promotion européenne de l’époque. J’ai catché un peu partout en Europe, en France, en Angleterre, en Suisse, en Allemagne et même au Pakistan."
Certains catchent jusque 60 ans
Devenu globe-trotter, le Bruxellois vit de son rêve d’enfant mais reconnait que ces années ont aussi été très difficiles sur le plan de la vie privée, notamment avec sa compagne.
"Quand j’avais une centaine de shows, c’était très compliqué parce que je n’étais jamais là et quand je rentrais j’étais épuisé ou blessé et je devais me reposer et continuer de m’entraîner aussi", raconte Aaron dont la situation s’est depuis améliorée.
"Je suis passé indépendant depuis 2018. Maintenant je gère bien mon rythme et ça se passe très bien."
A 30 ans, Aaron compte bien continuer à vivre son rêve encore longtemps. "30 ans pour un catcheur c’est comme 25 ans pour un footballeur", précise-t-il en ajoutant que "certains catchent jusque 60 ans". "Mais je ne me vois pas faire ça à 60 ans", dit-il en rigolant. "Je trouve qu’un bon âge pour se retirer c’est 40-45 ans."
Une bonne dizaine d’années s’offrent donc encore à lui, à condition que son corps tienne le coup. Et ça, Aaron y veille soigneusement. "J’essaie d’avoir la meilleure hygiène possible pour rester compétitif dans la durée", déclare-t-il en faisant référence à la "méthode Cristiano Ronaldo". Le célèbre footballeur est en effet un exemple de rigueur et de longévité.
Mais avoir une bonne hygiène de vie n’empêche pas d’être victime de blessures, surtout quand on pratique un sport comme le catch. "J’ai été blessé plusieurs fois. J’ai eu les ligaments croisés du genou, une fissure au talon et au coude, commotion cérébrale, contusion des ligaments de l’épaule… La blessure la plus grave était les ligaments croisés que je suis allé me faire soigner chez Lieven Maesschalck, le kiné des Diables Rouges."
Un peu comme son idole portugais, Aaron a voulu évoluer la plus grande scène de catch au monde : la WWE.
Entreprise culte à travers le monde, la WWE a forgé la légende des plus grandes stars de l’histoire du catch à l’instar de John Cena, Triple H, Randy Orton ou encore The Undertaker. Dwayne ‘The Rock’ Johnson y a fait de nombreuses apparitions également avant de se consacrer pleinement à sa carrière dans le cinéma.
Ce rêve de rejoindre la WWE, Aaron a bien failli le réaliser. "Les premiers contacts ont eu lieu en 2018", raconte le catcheur. "La WWE faisait un recrutement européen via sa filiale NXT. Finalement ils ont pris des Français et des Allemands. En janvier 2020, ils m’ont recontacté en disant de me tenir prêt physiquement puis il y a eu le covid."
"Au début c’était mon rêve, maintenant je me dis que si ça arrive tant mieux, mais si ça n’arrive pas, ce n’est pas grave", poursuit-il. "Je ferai d’autres choses dans ma vie qui me rendront tout aussi heureux."
Pour être heureux, Aaron est déjà bien parti cette année. "Au début d’année j’ai remporté le titre de champion de Grèce donc l’année commence très bien. Je pars en Angleterre dans deux semaines pour le championnat du monde d’une promotion." Dans les semaines ou les mois à venir, Aaron pourrait aussi avoir l’opportunité d’affronter le champion des Pays-Bas dans un combat pour le titre.
"Plus je gagne de titres et plus la Belgique gagne de titres, et c’est génial."
Avec son ami Chris Bizige, ils ont lancé leur propre promotion, la World Catch League. "Comme j’ai de l’expérience dans l’événementiel et des contacts dans le catch, j’apporte ma pierre à l’édifice. Je connais pas mal d’autres catcheurs et d’arbitres donc ça aide pour trouver les personnes dont on a besoin pour organiser un événement."
Pour l’heure, donc, Aaron entend bien continuer de monter sur le ring. Même s’il troque parfois déjà son slip de catcheur contre une casquette de promoteur.
Palmares d'Aaron :
- Ancien champion d'Angleterre
- Deux fois champion par équipe de Belgique
- Trois coupe d'Europe de Catch
- Champion de Grèce