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Amnesty dénonce une justice en peine face aux crimes contre les civils au Mali

(Belga) La lutte contre l'impunité rencontre de nombreux obstacles qui bloquent les procédures en cours sur les crimes commis dans le centre du Mali depuis 2018, déplore mercredi Amnesty International dans un rapport intitulé "Des crimes sans coupables : analyse de la réponse judiciaire aux crimes dans le centre du Mali".

En dépit des engagements pris par les autorités maliennes afin de lutter contre l'impunité, le cours de la justice reste lent et frustrant pour les victimes et leurs familles, les empêchant d'obtenir vérité, justice et réparation, dénonce l'organisation de défense des droits humains. L'un des facteurs favorisant l'impunité pour les crimes liés au conflit armé est l'imperfection du cadre légal, explique Amnesty. La loi d'entente nationale amnistiant plusieurs "faits pouvant être qualifiés de crimes ou délits (...)" est ambiguë sur le champ d'application temporel et matériel exact de ces amnisties, pointe l'organisation. Elle plaide pour que ces ambiguïtés soient dissipées et pour une harmonisation du cadre légal avec le droit international. Selon Amnesty, les procédures ouvertes par les autorités judiciaires maliennes sont par ailleurs entravées par l'insécurité dans le centre du pays, qui limite l'accessibilité des sites des crimes aux enquêteurs et juges d'instruction. L'absence de protection des victimes et des témoins constitue un autre frein aux instructions en cours, en raison des risques réels de représailles, ajoute l'ONG. "Nous appelons les autorités maliennes à passer à l'action, en prenant des mesures pour la protection des victimes et des témoins et, avec l'appui de leurs partenaires, en renforçant les capacités techniques, financières et humaines du secteur judiciaire en vue de s'assurer que toutes les personnes suspectées de crime de droit international soient poursuivies et jugées dans le cadre de procédures équitables", a déclaré la directrice du bureau régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, Samira Daoud. (Belga)

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