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Azdyne Amimour est le père d'un des terroristes du Bataclan: "Je me suis déplacé jusqu'en Syrie pour essayer de le ramener, en vain"

"Je pense que j'ai fait ce qu'il fallait faire. Je me suis même déplacé jusqu'en Syrie pour essayer de le ramener. En vain". À 68 ans, Azdyne Amimour n’aurait jamais imaginé que son fils, Samy, deviendrait l’un des pires criminels du 21e siècle.

"C'est arrivé d'une façon un peu brutale. Il a commencé à faire la prière. J'étais content. Vous savez, la vie en banlieue, la drogue, la délinquance et tout ça. Comme il était gentil, studieux et timide, je l'ai accompagné pour bien le cadrer. Et pour qu'il ne dérive pas", nous confie Azdyne Amimour.

Et pourtant, le 3 septembre 2013, à 25 ans, Samy Amimour embrasse son père pour la dernière fois. "Quand je pars, c'est 'Ciao' de la main. On ne s'est jamais embrassés. Et ce jour-là, il m'a rejoint devant l'ascenseur, m'a pris dans ses bras et m'a embrassé. Deux jours après, il a appelé et a dit 'Ne me cherchez plus, je suis en Syrie", se rappelle ce père de famille. 

On n'a jamais été seuls

Un an plus tard, Adzyne Amimour décide d’aller rechercher son fils. Après plusieurs jours de voyage, il entre en Syrie. Mais les retrouvailles se passent mal. "C'était froid. Je ne l'ai pas reconnu d'ailleurs. Il avait beaucoup maigri et il était avec des béquilles", souffle-t-il. 

Celui qui se fait désormais appeler Abou Qital expliquera à son père avoir été blessé par une grenade. Durant tout le séjour, les deux hommes ne pourront jamais se parler librement. "On n'a jamais été seuls. Il y avait toujours une tierce personne avec nous. Est-ce vraiment son copain comme il me l'avait présenté? Est-ce quelqu'un qui était là pour nous épier? Je ne sais pas", témoigne Azdyne Amimour. Il ne parviendra pas à ramener son fils avec lui. 

Le vendredi 13 novembre 2015, Azdyne Amimour assiste, médusé, aux attentats de Paris à la télévision. Il n’imagine pas alors que son fils est l’un des terroristes du Bataclan. Mais le dimanche, à l’aube, les policiers défoncent la porte de son appartement. "Ils ont emmené ma femme, ma fille et moi dans trois voitures différentes. Cagoulés. Et ça a commencé avec les interrogatoires et tout ça", se souvient Azdyne Amimour. Les policiers lui apprennent alors le décès de son fils. Un fils qu’il devra enterrer, honteusement, dans le plus grand secret.

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