Après 3 heures de débat en commission, Hadja Lahbib n'a pas caché sa colère. "Je vais prendre mes responsabilités et je vais appeler mon homologue iranien, je m'y engage. Je vais lui expliquer à quel point c'est compliqué", a-t-elle lancé.
Ces engagements ont été donnés après les accusations formulées par l’opposition de certains députés. "Le signal de négociation que vous envoyez à l'Iran, c'est que tant qu'ils ont des prisonniers innoncents, nous allons nous mettre à genoux, nous allons aller dans leur sens et nous arrêterons de leur octroyer des visas lorsque nous n'aurons plus de détenus en Iran", s'exclame Peter De Roover, chef de groupe N-VA à la Chambre.
"On parle quand même du boucher de Téhéran qui a pu se promener en toute liberté, les mains dans les poches", estime Samuel Cogolati, député fédéral Ecolo. "Vous avez été complaisant, vous avez été faible et complice d'un régime qui en a profité et qui, je le crains, va encore en profiter à l'avenir", affirme Sophie Rohonyi, députée fédérale DéFI.
Quelques heures plus tôt, le Premier ministre, Alexander De Croo, et la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib se justifiaient. Leur argument principal: ne pas prendre le risque d'humilier l'Iran. "Etant donné l'acte politique qui avait été posé à l'invitation du maire de Téhéran, la situation complexe diplomatique que cela a entraîné et vu l'absence de menace sur la sécurité nationale, il était décidé de délivrer ces visas", avait indiqué Hadja Lahbib.
Maintenir le dialogue avec l’Iran Pour tenter de libérer d’autres prisonniers est un argument difficile à entendre pour lopposition qui pointe les incohérences du discours de la ministre des Affaires étrangères. "Vous n'avez manifestement pas tout dit au Parlement jeudi dernier. Et ne pas tout dire, c'est une omission et qui peut confiner à la dissimulation", assure Malik Ben Achour, député PS.
