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La direction de l'enseigne de supermarchés Delhaize a annoncé au cours d'un conseil d'entreprise extraordinaire sa volonté de faire passer tous les magasins encore intégrés, soit 128 sur 764, sous franchise, ont annoncé plusieurs sources syndicales. Elle estime qu'en choisissant un seul modèle de magasins, Delhaize pourra s'adapter avec flexibilité à un marché en évolution rapide.
Selon la direction, "il s'agit de la seule option pour continuer à investir dans un avenir durable pour Delhaize". Elle assure qu'aucun collaborateur des magasins ne perdra ni son travail, ni ses conditions salariales, par contre "la transition progressive des supermarchés en gestion propre vers des magasins indépendants entraînera une réduction graduelle du nombre de fonctions au sein du siège".
Il y a trois, Renaud Caeymaex s'est lancé dans l'aventure en devant propriétaire d'un supermarché franchisé. Il est ainsi devenue l'unique propriétaire d'un magasin de 2.000m2. "La seule chose, c'est le 'AD' devant pour dire que c'est un indépendant qui le gère. Par contre, on a le même assortiment, les mêmes prix qu'un Delhaize classique. Mais on est 100% indépendant. C'est un numéro de TVA séparé", explique-t-il.
On est parti de zéro.
Pour les clients, peu de changements mais un service supplémentaire. "En tant qu'indépendant, on est même bien avoir ce service : un comptoir-boucherie. C'est quelque chose d'assez atypique que l'on trouve dans beaucoup d'AD Delhaize. Il faut un volume suffisant donc dans les plus petits magasins, on n'aura pas ce genre de services. On retrouve une boucherie traditionnelle, une boucherie de quartier", indique Renaud.
Une liberté qui peut sembler attractive mais le statut d'indépendant implique souvent une grande charge de responsabilités. Le premier défi pour Renaud a été l'achat du bâtiment, il y a 3 ans. "C'est un ancien garage automobile qui était dans un état assez vétuste. On a dû tout faire, on est parti de zéro", détaille-t-il.
Il faut trouver des solutions.
Au total, 25 employés travaillent dans ce supermarché. "Il y a beaucoup d'enseignes et d'exploitants qui ont des soucis. En Belgique, je pense qu'une grande partie est en difficulté. C'est toujours triste, il faut trouver des solutions. Et à côté de ça, il y a quand même la grande majorité qui s'en sort bien", estime Renaud.
Pour Pierre-Alexandre Billiet, économiste et patron de Gondola, groupe spécialisé dans le secteur de la distribution, le modèle de gestion hybride, qui entraîne différents types de gestion selon les magasins, est désormais révolu à cause de sa complexité pour les enseignes. "Tous les groupes de la grande distribution ont développé les franchises pour accélérer leur croissance mais c'est devenu compliqué à gérer. Par exemple, un employé qui travaille en soirée aura une compensation de 50% dans les magasins intégrés, mais ce n'est pas le cas chez les franchisés", explique-t-il.
Mais oui bien sûr. 14 heures par jour et laissons les enfants travailler, si les parents le désirent, surtout.