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Borne assure n'avoir "pas eu l'intention" de "blesser" une auditrice handicapée

Elisabeth Borne a assuré mercredi n'avoir "pas eu l'intention" de "blesser" une auditrice handicapée, à qui elle a suggéré de "peut-être reprendre une activité professionnelle" lors d'une émission la veille sur France Bleu.

"Ce que je veux dire c'est que si la personne - Dolorès en l'occurrence - a pu être blessée par mes propos, je le déplore. Je n'ai naturellement pas eu l'intention de la blesser", a déclaré la Première ministre, en marge d'un déplacement à Versailles.

La veille, Mme Borne avait dialogué avec "Dolorès" qui, émue, l'interpellait sur sa situation personnelle, et notamment sur la "déconjugalisation" de l'allocation adulte handicapée.

Rappelant que "des aides pour la vie courante", "qui ne sont pas du tout sous condition de ressources", existaient, la Première ministre a ensuite ajouté: "Et il y a la façon dont on peut vous accompagner pour que vous puissiez peut-être reprendre une activité professionnelle. J'imagine que c'est quelque chose que vous pourriez souhaiter et là, il y a des structures dont c'est la responsabilité".

"Reprendre une vie professionnelle, vous savez, quand vous avez un fauteuil...", avait lancé en pleurs l'auditrice en retour.

La réponse de Mme Borne a suscité la polémique, notamment à gauche, dans un contexte avivé par le premier tour des élections législatives de dimanche.

"Technocrate brutale, E. Borne humilie par erreur ou par goût ? Un million d'allocataires chômage savent qu'elle leur a fait les poches. Ici, elle humilie une femme en fauteuil", avait notamment écrit sur Twitter le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon.

Marine Le Pen a également critiqué la Première ministre lors d'une conférence de presse à Perpignan: Emmanuel Macron "a nommé un autre lui-même" qui montre "la même brutalité, le même mépris, le même manque d’empathie qui a été celui (du président) pendant 5 ans", a-t-elle dénoncé.

Pour sa part, Mme Borne a assuré avoir "essayé de recontacter (l'auditrice). Je n'ai pas réussi à la joindre mais mes équipes ont pu échanger longuement avec elle. Je mesure à quel point cette personne a eu un parcours de vie difficile et je redis qu'il faut l'accompagner, l'aider à surmonter ce moment très délicat pour elle", a-t-elle insisté.

Emmanuel Macron avait promis en avril de "bouger" sur l'individualisation de l'allocation adulte handicapés - c'est-à-dire son calcul sans tenir compte des revenus du conjoint -, une évolution que son gouvernement et sa majorité ont rejetée plusieurs fois l'an dernier.

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