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Caroline, indépendante wallonne, a dû licencier son personnel à cause de la crise: "Tout s'est écroulé avec la guerre en Ukraine"

L’inflation a encore battu un record en mai. Selon les chiffres d’Eurostat, une direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique à l'échelle communautaire, elle atteint 9,9 %. Cela signifie qu'un produit qui coûtait 100 euros en mai 2021 en vaut quasiment 110 aujourd'hui.

Les prix des carburants en hausse permanente ont des conséquences terribles pour les citoyens et les entreprises. Le nombre de faillites est aussi en nette augmentation. C’est dans cette situation déjà sombre que l’Europe a annoncé vouloir réduire d'environ 90 % les importations de pétrole russe d'ici la fin de l'année.

Caroline Kerbusch, une indépendante de 41 ans, gère une conserverie artisanale à Fosses-la-Ville dans la province de Namur. Ses conserves de soupes bio se vendaient très bien durant la crise du covid, mais ce n'est plus le cas actuellement. Elle affirme que la guerre en Ukraine lui donne le coup de grâce. Les gens n'auraient plus assez d'argent pour s'offrir de bons produits, selon elle. 

La Wallonne a dû licencier ses 3 ouvriers. "Je suis fragilisée par cette situation très difficile actuellement. On a connu une forte baisse de notre chiffre d'affaires déjà au mois de décembre et ça a continué jusqu'au mois de février jusqu'à arriver à la guerre en Ukraine. Au déclenchement de la guerre, tout s'est écroulé", confie l'indépendante dans C'est pas tous les jours dimanche. Caroline explique qu'elle est arrivée à 80 % de chiffre d'affaires en moins. "On a dû faire des choix".

Son mari et elle se soient battus pour trouver des solutions, mais ils ont dû se séparer de leur personnel. "Ce sont des personnes exceptionnelles. On est vraiment désolé. On ne pensait pas en arriver là (...) on a dû faire face à une situation chaotique." Caroline craint la faillite.

"Ce mois-ci, j'ai vraiment eu très peur pour ma santé", confie la femme soignée pour dépression.

"Le secteur du bio et du local est vraiment en difficulté. Les gens ont changé leur mode de consommation", mais "nous ne sommes pas un produit de luxe, mais un produit de qualité bon pour la santé, mais on est un peu laissé tomber par les consommateurs". Cependant, la Wallonne comprend que la situation économique est très difficile pour certains et qu'ils mettent donc leurs priorités ailleurs.

Des entreprises fragilisées

Eric Van den Broele, directeur R&D de l'Institut Graydon, invité sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, explique avoir constaté une augmentation du nombre de faillites. "On doit s'attendre encore à une augmentation assez importante", détaille Eric Van den Broele.

"Il est vrai que durant la période covid, le gouvernement a pris un tas de mesures afin d'aider des entreprises, et beaucoup d'entreprises sont certainement fortement aidées. Mais un certain nombre d'entreprises" sont fragilisées. Selon le directeur, cette situation difficile va sans doute continuer jusqu'à la fin de l'année. 

Pierre-Yves Dermagne, vice-Premier ministre et ministre de l’Economie et du Travail, précise que la Belgique a pris des mesures concrètes "avec des milliards réinjectés pour soutenir la population et les entreprises". "Cela a permis de faire en sorte que l'économie belge s'en tire mieux que l'économie de pays voisins", notamment grâce aux mesures de soutien. "Je ne dis pas que tout va bien, mais je ne dis pas non plus que tout va mal".

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