Stéphane, un habitant de Theux a publié une vidéo sur Facebook pour rassurer ses proches. Lui qui, vers 22h, attendait toujours l'arrivée des secours. "On est toujours coincés dans notre maison au milieu de la Hoëgne qui a débordé et qui a envahi notre village, dit cet habitant, en montrant des images du torrent d'eau boueuse qui se déversait tout autour de son habitation. "Il semblerait que des hélicoptères pourraient venir nous chercher en cas d'accalmie. Mais le message que je voudrais faire passer est que ce n'est pas grave de nous laisser passer la nuit dans la maison. Il est même préférable de faire comme ça plutôt que de prendre le moindre risque. Mais je voudrais que les autorités continuent à veiller sur nos habitations durant la nuit car cela nous rassurerait de savoir que les autorités ne sont pas loin", indique Stéphane qui précise que "sans électricité dans la maison et avec le bruit du torrent", la situation est "angoissante".
D'autres, au contraire, voudraient bien que les secours les évacuent. C'est le cas d'Aurélie, qui s'inquiète qu'une de ses amies vivant à Trooz, en province de Liège, se soit réfugiée dans son grenier. "Aucun secours aux alentours, elle a appelé les pompiers à 17 et à 21h, il n'y avait toujours personne", nous écrit-elle, joignant une photo des lieux à son message.
Le bourgmestre de Chaudfontaine a expliqué à ce sujet que les secours avaient parfois du mal à secourir certaines personnes: "L'évacuation des zones sinistrées est très compliquée, car l'accès n'est plus possible. Il est donc demandé aux personnes de se réfugier aux étages de leur habitation et de bien rester chez elles à l'abri en attendant une décrue", a insisté le bourgmestre Daniel Bacquelaine.
"SOS! L'eau atteint le 1er étage!"
Même rengaine à Vaux-sous-Chêvremont, où une habitante crie à l'aide. "Sos ! Besoin d'aide à Vaux-sous-Chêvremont Rue Céleste Balthasart, nous écrit-elle via la bouton orange Alertez-nous. Les numéros d'urgence sont saturés, impossible de les joindre. Les habitants sont en détresse, dont des personnes âgées. L'eau continue de monter et atteint le 1er étage", nous décrit-elle.
Tina, une habitante de Chênée décrit la même situation. "Nous sommes toujours coincés sur Chênée… L’eau continue de monter encore et encore ! Le premier étage commence à être touché ! Nous sommes désespérés", dit-elle via le bouton orange.
La province de Liège est particulièrement touchée
Les pompiers de la province de Liège comptabilisaient mercredi, vers 20h45, plus de 200 interventions en raison des intenses averses qui s'abattent depuis mardi sur le sud du pays. Un nombre qui ne cessait de grimper. "La Vesdre est sortie de son lit et nous ne pouvons plus accéder à certaines zones avec des véhicules motorisés. Nous ne sommes pas bien équipés et l'armée est présente avec des camions. Aucun blessé n'est à déplorer", ont-ils précisé.
La situation ne semble pas prête de s'améliorer, alors que la commune de Chaudfontaine a évacué une partie de la population riveraine des lieux problématiques (Vaux-sous-Chèvremont et Chaudfontaine Source), soit 1.351 habitations et potentiellement 1.763 personnes.
Dans la commune de Trooz, la situation est aussi préoccupante. "La Vesdre est sortie de son lit et a envahi la chaussée. Les citoyens et ouvriers communaux se sont réfugiés aux étages. Nous n'avons pas le matériel adéquat pour évacuer la population et nous avons donc fait appel à l'armée. Leur venue est prévue vers 20h30 avec deux bateaux et plusieurs camions. Ils pourront donc accéder aux zones actuellement inaccessibles et pourront transporter ces centaines de personnes vers le centre installé à Beyne-Heusay", a expliqué le bourgmestre Fabien Beltran.
D'autres communes comme Soumagne sont également touchées de plein fouet. Du côté de la zone de secours Hemeco, les hommes du feu sont débordés par les appels concernant des inondations à Clavier, Anthisnes ou encore Ferrières. Mercredi soir, plus d'une centaine d'interventions avaient déjà été réalisées. À Ferrières, une centaine de scouts présents au domaine de Palogne ont d'ailleurs été évacués. Le bourgmestre faisant fonction de Hamoir, Michel Legrois, se disait quant à lui inquiet pour les prochaines heures. "Nous avions des problèmes liés à des camps de jeunesse, mais tout a été réglé. En revanche, cela reste problématique dans le village de Comblain-la-Tour et avec la montée du ruisseau Boé ainsi que de l'Ourthe. La nuit risque d'être longue."

