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Chambre du conseil pour les attentats de Bruxelles: Najim Laachraoui, le kamikaze cultivé

Najim Laachraoui est l'un des trois kamikazes des attentats de Bruxelles avec les frères El Bakraoui. Retour sur son parcours qui l'a mené comme bien d'autres en Syrie avant de revenir en Belgique.

Le 21 mars 2016, la veille des attentats de Bruxelles, le parquet fédéral lance un avis de recherche dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Paris. Il concerne "le nommé Soufiane Kayal identifié comme étant Laachraoui Najim, né le 18 mai 1991, parti en Syrie en février 2013". 


Quelques heures plus tard, Najim Laachraoui se fait exploser dans le hall des départs de l’aéroport de Zaventem. "Il avait une mission. Il était déterminé. C’était un aller sans retour." dira de lui Osama Krayem, l’un des djihadistes qui a renoncé à l’entrée du métro de Bruxelles.

Mais la mort n’a pas toujours été l’objectif de Najim Laachraoui. Le jeune homme est intelligent, sportif, travailleur, il enchaîne les boulots d’étudiant, au parlement européen ou à l’aéroport de Zaventem et il entame des études supérieures en électromécanique.

Mais c’est aussi le moment où il fréquente de plus en plus assidûment la mosquée Ettaouba à Evere et où il s’acoquine avec des islamistes extrémistes dont Jean-Louis Denis et des membres de Sharia4Belgium. En juillet 2012, c’est avec ceux-là qu’il participe à une manifestation devant l’ambassade du Myanmar pour défendre les droits des musulmans. Le 24 juillet 12, il est contrôlé au même endroit pour trouble à l’ordre public.


 

Départ en Syrie 

La dynamique mortifère est enclenchée. Après une première tentative de départ en Syrie avortée, Najim Laachraoui quitte la Belgique à destination d’Antalya en Turquie le 17 février 2013. De là, il appelle son père afin de lui annoncer qu’il va passer la frontière syrienne. Le 30 avril 13, le père de Najim Laachraoui signale sa disparition à la police et explique que son fils combat dans la région d’Alep.

De combattant à geôlier

À partir de juillet 2013, Najim Laachraoui est, aux côtés de Mehdi Nemmouche, le geôlier de plusieurs otages français dont le journaliste Didier François. "C’est un garçon qui est brillant, cultivé et qui lisait beaucoup. Il était en contact direct avec l’Emir. Il m’est apparu comme faisant partie de l’appareil politico-sécuritaire avec un poste à responsabilité plus important que simple geôlier" raconte Didier François (PV 2014/112). Laachraoui organisait même pour ses otages des quiz à caractère scientifique. 

Une note déclassifiée de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure en France) présente Laachraoui comme une "figure influente de la scène djihadiste à Raqqa" (réquisitoire, p 57).

Retour en Belgique

Le 18 mars 2014, Najim Laachraoui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Ça ne l’empêche pas de revenir en Belgique sans être inquiété. Le 9 septembre 2015, Salah Abdeslam le récupère en Hongrie. Ils sont contrôlés à la frontière avec l’Autriche. Laachraoui présente une fausse carte d’identité au nom de Soufiane Kayal. Les policiers n’y voient que du feu.

L’artificier de Paris

C’est sous cette fausse identité qu’il loue une planque pour les terroristes à Auvelais. Son ADN est retrouvé rue Henri Bergé à Schaerbeek, là où il fabrique l’explosif avec l’aide d’un syrien, Ahmed Alkhald. Le 13 novembre 2015, il coordonne depuis la Belgique les attentats de Parais.

Le kamikaze de l’aéroport

Dans la planque de la rue Max Roos à Schaerbeek, Laachraoui prépare d’autres attentats. L’arrestation de Salah Abdeslam le 18 mars précipite les choses. Voici ce qu’il dit à Abou Ahmad (Osama Atar) dans un message audio : "Tout le monde est cramé tu vois. On doit travailler le plus vite possible et on a décidé de travailler Inchallah demain mardi 22 mars." À 7h58, il se fait exploser à l’aéroport de Bruxelles.

 

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