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Dino Scala, surnommé le "violeur de la Sambre", va être jugé pour 56 viols et agressions sexuelles: retour sur son parcours stupéfiant

C’est un procès hors du commun qui s’ouvrira vendredi devant la cour d’assises de Douai dans le nord de la France. Dino Scala devra répondre de 56 viols et agressions sexuelles. Tous les faits ont été commis dans la région de Maubeuge, à la frontière avec la Belgique mais aussi sur la commune d’Erquelinnes. Durant 30 ans, celui que l’on a surnommé le "violeur de la Sambre" a échappé aux polices belge et française.

Le 6 février 2018, la stupéfaction est totale à Pont-sur-Sambre, une petite ville du nord de la France. Dino Scala, le bon père de famille, le gendre serviable, travailleur et courageux est arrêté. Il passe aux aveux. Le violeur des petits matins d'hiver, c'est lui. 

Les premières agressions remontent à 1988 à Maubeuge, Jeumont et Aulnoye Aymeries dans le nord de la France, à la limite de la Belgique. Les plaintes se multiplient, les enquêtes sont ouvertes mais en ordre diversifié. 46 victimes sont identifiées. "Un homme m'a attrapée à la gorge, m'a soulevé avec son bras. Il m'a traînée derrière une maison, dans un débarras", décrivait l'une d'entre elles en 2011. "Il avait un couteau, il appuyait sur ma gorge pour ne pas que je puisse bouger et m'insultait", témoignait une autre.

La plus jeune victime a 13 ans. La manière de procéder de Dino Scala est toujours la même. "On voit qu'il prend du temps pour observer ses victimes, probablement qu'il les sélectionne à l'avance. Il apporte des objets sur place. On sait que certaines d'entre elles ont été ligotées. Il se met toujours derrière la victime et fait tout pour ne pas exposer son visage", expliquait Cécile Grayet, analyste comportementale de la police fédérale.

Le 13 février 2004, le violeur en série franchit la frontière pour la première fois. Il a repéré sa proie le long de la Grand route à Erquelinnes. Deux ans plus tard, il s'introduit dans une habitation, située dans cette même commune. Armé d'un couteau, il viole une dame. Entre 2004 et 2009, 7 femmes dont 3 mineures sont agressées dans la commune frontalière belge. "Ce n'est pas quelqu'un de très jeune. Il avait l'air grand et assez costaud. Il avait une forte odeur de café. C'est ce qui m'a le plus frappée", se souvenait l'une de ses victimes en 2011.

Lors de ces agressions, la police a pu récupérer de l'ADN. Mais il ne correspond cependant à aucun profil connu. "Sur base de ces ADN, une comparaison a été faite entre la France et la Belgique. Ils sont identiques et proviennent d'une seule et même personne", éclairait Didier Blaise, inspecteur principal de la police d'Erquelinnes en 2007. 

En 2007, la police belge diffuse un portrait-robot établi par les Français mais est très peu ressemblant. À Erquelinnes, la police diffuse un nouveau portrait en 2011 et cette fois, il est très ressemblant. "Il a été établi en 1997 et confirmé par d'autres victimes. À l'époque, l'auteur des faits était décrit comme ayant une trentaine d'années", soulignait Didier Blaise en 2011.

Il a fallu attendre 2018 pour que l'homme soit identifié grâce aux caméras de surveillance installées dans le quartier de la gare d'Erquelinnes. Le 5 février 2018, une jeune fille de 15 ans est agressée alors qu'elle attend le bus. Ce matin-là, les caméras filment une Peugeot 206 à la plaque française. "Ce qui nous interpelle, c'est qu'il soit aussi précautionneux au moment où il commet les faits. Et il arrive pour autant avec sa voiture personnelle et sa plaque d'immatriculation", indique Emmanuel Riglaire, avocat de victimes. "Le travail a payé et la collaboration entre les polices belge et française aussi", ajoute David Lavaux, bourgmestre d'Erquelinnes.

La voiture est ensuite repérée à Jeumont et son propriétaire identifié. Dino Scala, un ouvrier quinquagénaire est bien celui que la police recherche depuis 30 ans. 


 

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