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Drones à l'aéroport de Gatwick: la situation se normalise après deux arrestations

La situation s'était normalisée samedi à l'aéroport londonien de Gatwick, après l'arrestation de deux personnes dans l'enquête sur de mystérieux drones ayant fortement perturbé le trafic aérien peu avant Noël, plaçant le gouvernement britannique sous le feu des critiques.

Samedi, 757 vols étaient prévus transportant 124.484 passagers, selon un porte-parole de l'aéroport, le deuxième du Royaume-Uni après celui d'Heathrow.

Il a toutefois prévenu que des retards et annulations étaient toujours possibles, consécutifs aux fortes perturbations des jours précédents, et conseillé aux voyageurs de vérifier le statut de leur vol auprès des compagnies aériennes.

Un homme de 47 ans et une femme de 54 ans ont été arrêtés vendredi à 22H00 (locales et GMT) dans la ville de Crawley (sud de Londres) où ils résident, a indiqué samedi la police locale du comté de Sussex.

Ils étaient maintenus en garde à vue samedi dans la matinée, suspectés d'avoir perturbé les activités d'un aérodrome civil, menaçant la sécurité des opérations ou des personnes, a-t-elle ajouté.

"Notre enquête se poursuit", a souligné un responsable de la police, James Collis, dans un communiqué, précisant qu'elle continuait sur place de renforcer sa capacité à "détecter et atténuer d'autres incursions de drones, en déployant une séries de tactiques".

La police avait précédemment qualifié l'incident d'"acte délibéré" mais considéré qu'il n'était pas lié au terrorisme.

- "Nouvelle législation" -

Selon l'aéroport, un millier de vols ont été annulés ou détournés, affectant 140.000 voyageurs depuis mercredi soir, quand l'aéroport avait été contraint à l'arrêt durant près de 36 heures en raison du survol de drones jouant au chat et à la souris avec la police.

Il s'agit d'un incident "sans précédent" d'après le gouvernement, critiqué pour ne pas avoir suffisamment pris le problème des drones à bras le corps.

Le quotidien The Times affirmait samedi, sans citer de sources, que le ministre des Transports, Chris Grayling, avait mis en veilleuse une nouvelle législation prévue cette année visant à mieux encadrer l'usage des drones près des aéroports, malgré de multiples avertissements sur les risques posés par ces engins, préférant se concentrer sur le Brexit.

"En 2017, on nous avait promis une nouvelle législation", a déploré sur la BBC Andy McDonald, ministre des Transports au sein du cabinet fantôme du Parti travailliste d'opposition. Il a dénoncé "un manque de considération" de la part de l'exécutif.

Des accusations rejetées comme une "déformation grossière" par un porte-parole du ministère des Transports.

"L'an prochain, une nouvelle législation entrera en vigueur pour que les utilisateurs de drones soient enregistrés et passent des tests de sécurité", a-t-il détaillé.

La législation actuelle, déjà renforcée cette année, interdit leur utilisation à moins d'un kilomètre d'un aéroport et à une altitude supérieure à 400 pieds (122 mètres). "Nous continuons (...) de travailler au développement de technologies anti-drones pour s'assurer que ce type d'incident ne peut se reproduire", a-t-il assuré.

- "Mesures militaires" -

Vendredi, M. Grayling, avait déclaré qu'il faudrait "apprendre très rapidement ce qui s'est passé" pour pouvoir en "tirer les leçons".

Dans le quotidien The Telegraph, la secrétaire d'Etat chargée des Transports, Elizabeth Sugg, avait évoqué "des solutions techniques comme le géo-repérage", qui permettrait d'empêcher les drones de voler au-dessus de certaines zones comme les aéroports et les prisons.

Plusieurs heures après la réouverture de l'unique piste vendredi matin, l'aéroport avait été contraint de suspendre une nouvelle fois ses vols brièvement après un nouveau signalement d'un drone, mais il avait pu rouvrir grâce aux "mesures militaires mises en place" permettant d'assurer la sécurité du site, selon l'aéroport.

L'armée a notamment mis à disposition des technologies de pointe pour traquer les engins tandis que la police du Sussex a indiqué que la présence des forces de l'ordre a "considérablement augmenté" sur place.

Le directeur général de l'aéroport, Stewart Wingate, a dénoncé une "activité très ciblée qui visait à fermer l'aéroport et à causer le maximum de perturbations juste avant Noël".

Avec des avions cloués au sol, les voyageurs ont dû prendre leur mal en patience, dormant parfois à même le sol dans l'aéroport. Gatwick dessert plus de 228 destinations dans 74 pays et quelque 45 millions de passagers y transitent chaque année.

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