Depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, Camille Schneyder chante. La jeune femme, originaire de Theux dans la province de Liège, a suivi des cours, inspirée par sa sœur. C'est comme ça qu'est née sa passion. "Ma soeur aimait bien la musique, le chant et je me suis un peu reconnue en elle. J'ai toujours suivi ce qu'elle faisait parce qu'elle est un peu mon exemple." Comme elle, deux ans auparavant, elle décide aussi de participer à l'émission The Voice Belgique en 2018. Une expérience qui change sa vie. "Chaque année, je faisais un petit spectacle devant mes parents ou les parents des autres participants, mais jamais devant un grand public ou dans une émission télévisée. C'était une première ! Une expérience incroyable, mais aussi assez stressante."
À l'époque, Camille a 17 ans et intègre l'équipe de Vitaa. "Elle s'est retournée aux blinds et Matthew Irons aussi. Je l'ai choisie parce que j'avais vraiment envie de travailler avec elle et au final, j'ai eu raison. On s'est très bien entendu sur le tournage et je pense que c'est ce qui a fait aussi que par après, elle a décidé de travailler avec moi."
En effet, lorsque Camille quitte l'aventure, la chanteuse française lui promet qu'elles vont travailler ensemble à l'avenir. Une promesse tenue, puisqu'en février 2019, la jeune femme signe chez Indifference Prod, la maison de disques de Vitaa, Slimane, Gims, Amel Bent, Dadju, Camelia Jordana et Sexion d'Assaut.
"Je pense qu'elle a eu un vrai coup de cœur et elle voyait quelque chose en moi. Franchement, je n'ai jamais douté de sa parole. Les choses ont été très vite parce qu'un mois après l'émission, j'étais en studio pour enregistrer ma première chanson." Ce morceau, intitulé "Entre Deux", est sorti le 5 février dernier. Un travail qui a évidemment pris du temps. "On a commencé à préparer des choses, à essayer de trouver mon univers musical… Tout s'est fait dans le secret parce qu'un projet, ça met du temps, tout ne sort pas si facilement. Mais on a surtout travaillé sur mon identité vocale, mon style, le visuel que je voulais proposer au public."
Je n'arrivais pas à réaliser
Le jour où son premier single est sorti, c'était "un rêve qui se concrétisait" pour Camille. "Je n'arrivais pas à réaliser que ma chanson était vraiment sortie, que les gens pouvaient enfin l'écouter… Et puis, j'ai vu les chiffres qui commençaient à monter sur la vidéo YouTube, les partages, les gens m'envoyaient plein de messages... Je suis très contente parce que je n'ai eu que des retours positifs. Merci à tous ceux qui ont soutenu ce projet."
© Florian Saez
Un cri du coeur envers ses parents
Dans ce morceau, qu'elle a co-écrit avec Vitaa, Camille Schneyder parle d'une histoire très personnelle, le divorce de ses parents. "C'était vraiment un cri du cœur envers eux. Pour moi, c'était très important de mettre en avant le point de vue de l'enfant. Je suis très contente d'avoir démarré avec cette chanson qui, je pense, parle aussi à beaucoup de personnes parce que c'est mon histoire, mais aussi celle de plein d'autres."
Quand je l'ai fait écouter à mon papa, il en a pleuré
"Papa me dit que c'est bientôt fini / Maman me dit qu'elle m'aime aussi / Qui a raison qui a tort / Quand c'est l'enfant qui morfle", chante notamment la jeune femme. Un texte qui a beaucoup touché ses parents. "Je leur ai vraiment caché que j'avais écrit cette chanson jusqu'au jour où j'ai reçu la prod finale. Forcément, ils voulaient l'entendre. Quand je l'ai fait écouter à mon papa, il était très triste, il en a pleuré." Des mots durs mais qui ont finalement eu un impact positif sur les parents de Camille. "Ils ne se parlaient plus et quand ils ont entendu cette chanson, ils se sont rendu compte qu'ils m'avaient vraiment fait du mal et que ça m'avait vraiment touchée. Ils ont eu une discussion, se sont un peu pardonnés. Ils ont essayé de calmer les choses et de mieux s'entendre pour nous. Donc au final, je pense que ça a été bénéfique."
"Il fallait un clip à la hauteur"
La musique, c'est un peu son "échappatoire". Pour Camille, il est plus simple d'exprimer ses émotions en musique. "Sur la chanson "Entre deux", je dis à mes parents tout ce que j'ai pu ressentir durant la séparation. Ce sont des choses que je n'avais pas forcément dites parce qu'à l'époque, j'étais très petite et puis, ce n'est pas toujours facile de parler. Il y a des millions d'enfants qui vivent cette situation sur Terre et j'ai reçu plein de messages de personnes qui me disaient qu'elles avaient enfin mis des mots sur leurs sentiments. Des parents partagent la chanson en disant: "ma fille, je suis vraiment désolée de ce que je t'a fait". C'est presque ma plus belle victoire."
Le clip, sorti le même jour que le morceau, a été réalisé par Jean-Charles Charavin, qui a notamment déjà travaillé avec Yseult, Aya Nakamura ou Hamza. "On est dans une chanson avec du texte, un sujet sérieux donc il fallait un clip qui soit à la hauteur. Franchement, il est incroyable. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi bien." Le jour de sa sortie, la vidéo a été partagée par les artistes d'Indifference Prod sur leurs réseaux sociaux. Un geste qui a beaucoup touché la jeune chanteuse. "On fonctionne vraiment en famille, ils le font vraiment de bon cœur. Ils sont très sympas avec moi, ils essaient vraiment de pousser mon projet vers le haut donc c'est chouette."
Camille Schneyder co-écrit tous ses morceaux avec Vitaa. Mais avant le studio, elle écrit dans un carnet personnel. "Toutes les chansons que je fais, qui vont sortir, ce sont des histoires personnelles, des sujets qui me touchent et dont j'ai envie de parler." Pour elle, l'authenticité est importante. "Si on chante quelque chose qui ne nous correspond pas, ça se voit. J'ai besoin de chanter des choses qui me correspondent, qui me ressemblent et qui me parlent." Camille Schneyder est d'ailleurs en train de travailler sur son premier album, qui devrait paraître d'ici la fin de l'année. Le studio, c'est un lieu dans lequel elle se sent bien. "C'est mon cocon, notre petite bulle. C'est toujours un plaisir d'être avec Vitaa en studio."
En ce moment, Camille vit à Paris pour être un maximum en studio avec Vitaa. Elle a décidé de partager ses aventures dans la capitale française dans des vlogs qu'elle diffuse sur sa chaîne YouTube. "J'ai toujours aimé filmer des instants de vie. En privé, je montais déjà des vlogs pour ma famille et moi. L'idée nous est venue, avec mon équipe, de les rendre publics. J'ai envie de garder cet instant en mémoire. Je suis à Paris, ma famille est loin, mes amis aussi… Pour moi, c'est important de filmer et de partager ça avec les autres."
En parallèle de la musique, la jeune Belge fait des études de management assistant. "J'en profite d'être à Paris pour faire mon stage et en même temps, lier cela à la musique. Cela me permet d'être diplômée en juin, de continuer la musique et de préparer la suite de mon album." Crise sanitaire oblige, Camille Schneyder n'a pas encore pu présenter ses chansons sur scène, mais elle est impatiente que les concerts reprennent. "Je me réjouis de pouvoir partager ça avec les gens. J'espère que ça pourra se faire très vite."
Heureuse de son début de carrière dans la musique, Camille Schneyder a l'impression de vivre "un rêve de gosse". "Je crois beaucoup au destin, je suis très contente. Tous les jours, il y a de nouvelles choses qui s'ajoutent et ce n'est que du positif. Je profite à fond de chaque moment. J'espère que ça va continuer et évoluer de plus belle."

