C'est l'un des épisodes capitaux de cette énigme criminelle: les 2 et 3 novembre 1984, l'adolescente à la crinière rousse avait accusé son beau-frère Bernard Laroche d'avoir enlevé le petit Grégory Villemin, en sa présence. Avant de se rétracter en dénonçant la contrainte des gendarmes. Près de 30 ans plus tard, Murielle Bolle avait été mise en examen le 29 juin 2017 pour enlèvement suivi de mort et placée en détention provisoire. Elle avait retrouvé la liberté sous contrôle judiciaire en août 2017.
Pour la première fois, celle qui est considérée comme le personnage-clé dans cette affaire judiciaire brise le silence dans une interview donnée au Parisien. Une fois de plus, elle clame son innocence et assure ne pas connaître le meurtrier du petit Grégory. "Le jour de la mort de Grégory, je suis sortie du collège comme d’habitude, j’ai pris le bus comme d’habitude, je me suis arrêtée chez la tante Louisette où étaient Bernard et son fils Sébastien", explique-t-elle au quotidien. Selon elle, aucun doute possible, Bernard Laroche se trouvait bel et bien chez sa tante et ne peut donc pas être le meurtrier.
La thèse d'un "acte collectif"
Elle revient ensuite sur ses 30 dernières années et raconte comme cette affaire "a brisé [sa] vie". "J’ai subi la plus longue garde à vue de l’histoire : elle a débuté en 1984 pour s’achever 33 ans plus tard (...) J’ai dû abandonner mon rêve professionnel de devenir pâtissière. Encore aujourd’hui, j’ai du mal à trouver du travail", assure-t-elle.
Mme Bolle avait été mise en examen en juin 2017 pour le rapt mortel de l'enfant, comme le couple Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory. Ensuite annulées pour des questions de procédure, ces mises en examen devraient être de nouveau demandées par le parquet général une fois tous les recours purgés. L'accusation privilégie désormais la thèse d'un "acte collectif" avec Bernard Laroche, abattu en 1985 par le père de Grégory Villemin.

