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Le chicon pousse à l'abri de la lumière, par 17 degrés. Les toutes premières pousses de la saison apparaissent en cette période. C'est la 34ème pousse, pour Patrick Crombez, producteur.
Selon lui, la culture est contraignante et gourmande en main d'oeuvre. "Chaque racine passe dans nos mains entre 4 et 5 fois, parce qu'on doit trier et tout calibrer. Les petits chicons sont mis à part des grands. Il y a aussi les premiers et les deuxièmes choix."
Beaucoup de contraintes
En Wallonie, il y a 30 à 40 producteurs, contre une centaine en Flandre. Les prix de vente bas, ainsi que les gros investissements matériels et humains, ont raison de certaines productions.
Il y a aussi beaucoup de concurrence avec la France et les Pays-Bas. "Nous on travaille avec de l'eau, mais les Hollandais mettent de la tourbe ou de la terre dans les bacs, et c'est des chicons vendus en terre", explique Patrick Crombez. "Chez nous, c'est interdit, mais les Hollandais inondent le marché avec ces produits-là."
Un métier qui n'attire pas les jeunes
L'âge moyen du producteur de chicons est de 55 ans. À Zemst, en Flandre, la famille Cools est dans le chicon depuis 150 ans. Il s'agit d'une institution, mais qui peine à voir l'avenir sereinement car la relève par le fils n'est pas encore assurée. "J'espère qu'il poursuivra l'activité", confie Thomas Cools, producteur de chicons. "Il montre un certain intérêt au métier. J'espère du fond du coeur qu'il y aura une cinquième génération."
En Belgique, seuls 15 cultivateurs ont entre 20 et 40 ans. Chez les Crombez, le fils prend la relève. "On est très peu, donc le peu de producteurs que je connais n'aura pas de successeurs non plus", affirme le fils Crombez, Kevin. "On sait qu'on ne fait pas ça pour rien, et qu'il y aura de le relève, et j'espère qu'un jour j'aurai des petits enfants qui continueront", renchérit le père.
La continuité d'un patrimoine familial, mais aussi national.