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Le décrochage scolaire explose à cause des mois de Covid à la maison: un type d'élève particulièrement touché

Julien Nicaise, l'administrateur délégué du réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) était l'invité politique de Bel RTL. Il répondait aux questions de Fabrice Grosfilley.

Avec ce constat : le phénomène du décrochage scolaire est en augmentation en Fédération Wallonie-Bruxelles. "On le pense. On pense que la crise covid va aggraver la situation. On n'a pas encore les chiffres définitifs pour cette année mais on a des signaux d'alarme qui nous sont transmis", explique-t-il.

"Nos centres psychomédicosociaux disent qu'ils sont beaucoup plus sollicités. À peu près de l'ordre de 30% de plus que l'année précédente. Ce n'est pas nécessairement pour du décrochage mais il y a aussi du décrochage par rapport à cela et quand je discute avec les chefs d'établissement, ils me disent qu'ils voient qu'il y a plus de décrochage, plus d'élèves qui ne sont pas revenus, en particulier les plus âgés dans le qualifiant et notamment les garçons. Je ne dis pas que c'est spécifique à eux mais c'est là vraiment qu'on sent qu'on va avoir des chiffres en hausse cette année par rapport aux années précédentes. On a beaucoup d'enseignants qui nous disent en 6ème ou en 7ème professionnelle qu'ils avaient une classe de 8 ou 9 élèves et la moitié ne sont pas revenus parce qu'ils sont majeurs et qu'ils ne sont plus en obligations scolaire. Alors certains parce qu'ils ont trouvé un emploi mais de manière générale ce sont souvent des situations beaucoup moins favorables", détaille l'administrateur.

Résultat : 5% des élèves, soit 10.000 jeunes, quittent l'enseignement sans diplôme chaque année. On pourrait monter à 6, 7 ou même 8% cette année.

Pour M. Nicaise, c'est "clairement" la crise du Covid qui explique cette augmentation. "On a déjà des publics qui sont à la base plus fragilisés pour des raisons familiales, socio-économiques ou psychologiques et qui évidemment avec la crise sont restés chez eux et pour une partie ne sont pas revenus."

Il a dès lors un message à leur faire passer : "Accrochez-vous. On ne se rend pas compte à 16 ou 18 ans à quel point la possession d'un diplôme va avoir une influence énorme sur tout le reste de leur vie. Et donc c'est vraiment important qu'ils s'accrochent au maximum."

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