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Le président de Boeing vole au secours de son directeur général, critiqué au Congrès

Le président du conseil d'administration de Boeing a volé au secours mardi du directeur général de la société, Dennis Muilenburg, visé par des appels à la démission émanant du Congrès après deux accidents mortels d'avions de ligne 737 MAX.

"Dennis a agi exactement comme il le fallait", a assuré David Calhoun sur l'antenne de CNBC, laissant entendre que M. Muilenburg conserverait son poste.

"A l'heure où je vous parle, il conserve notre confiance", a insisté M. Calhoun, qui a notamment salué les efforts de M. Muilenburg afin que le 737 MAX puisse un jour reprendre les airs.

M. Muilenburg, 55 ans, s'est déjà vu retirer récemment ses fonctions de président du conseil d'administration, n'étant plus que directeur général. Cela lui enlève le pouvoir de décider toute nouvelle feuille de route sans accord préalable de cette instance, qui peut le congédier à tout moment.

A la suite des accidents des 737 MAX des compagnies Lion Air et Ethiopian Airlines qui ont fait 346 morts, il a accepté de renoncer à son bonus en 2019, a indiqué M. Calhoun. En 2018, la rémunération totale de M. Muilenburg s'était élevée à 23,44 millions de dollars.

Des membres du Congrès américain avaient étrillé la semaine dernière le directeur général de Boeing, qui a fait profil bas. Lors d'audiences tendues au Sénat comme à la Chambre des Représentants, il a reconnu sa responsabilité dans les accidents tragiques.

David Calhoun a aussi reconnu mardi que le groupe s'est fondé sur des hypothèses "erronées" quant à la réaction qu'auraient les pilotes en cas de dysfonctionnement du logiciel MCAS, le système automatique qui était normalement censé empêcher le 737 MAX de partir en piqué, notamment en cas de perte de vitesse.

Il a en revanche rejeté l'idée que la crise du 737 MAX ait révélé chez Boeing une culture d'entreprise faisant primer la rapidité et la rentabilité sur la sécurité, dans un contexte de concurrence féroce avec Airbus.

"Je ne le pense pas", a dit le président du conseil d'administration, en assurant que les problèmes du MCAS seraient bientôt réglés".

Les présidents de commissions de la Chambre des Représentants ayant mené l'audience de M. Muilenburg la semaine dernière, Peter DeFazio et Rick Larsen, ont dans une lettre lundi estimé que les réponses du responsable "correspondaient bien à une culture de la dissimulation et de l'opacité" chez Boeing et "reflétaient l'immense pression exercée sur les employés de Boeing lors du développement et de la production du 737 MAX".

"Notre enquête a déjà montré que les dirigeants de Boeing étaient déjà au courant lors de la phase de conception et de développement du 737 MAX des nombreux problèmes que les ingénieurs tentent actuellement de résoudre", écrivent-ils.

"Personne ne cachait quoi que ce soit, c'est un ensemble de décisions d'ingénierie qui se sont révélées mauvaises", a affirmé mardi M. Calhoun.

"Notre travail consiste maintenant à nous assurer que, quelles que soient les procédures que nous avons utilisées, quelles que soient les procédures de notre organisme de réglementation, ces procédures ne permettent jamais que cela (un accident) ne se reproduise", a-t-il ajouté.

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