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Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde en garde à vue pour "détention d'arme"

Le président de l'UDI et député de la Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde a été placé jeudi en garde à vue pour "détention d'arme" après une intervention de la police à son domicile causée, selon son avocat, par un "différend familial sans gravité".

M. Lagarde est entendu depuis 05H00 par les enquêteurs de la police judiciaire du département pour s'expliquer sur la présence de plusieurs armes à son domicile à Drancy, ont précisé à l'AFP le parquet de Bobigny et une source policière.

Selon les premiers éléments, les policiers sont intervenus à son domicile dans la nuit. "Ce qui se dessine c'est un différend familial sans gravité", a déclaré à l'AFP Me Yvon Goutal, l'avocat de M. Lagarde.

Une source proche du député a précisé à l'AFP que sa famille avait prévenu la police pour le protéger de lui-même, sans autre détail.

Il n'y a eu "absolument aucune violence d'aucune sorte, simplement les services de police ont peut-être pris peur en trouvant au domicile des armes qui sont régulièrement détenues dans le cadre de la pratique du tir sportif", a ajouté Me Goutal, indiquant n'avoir eu connaissance "d'aucune rumeur de violence, ni d'armes illicites".

"C'est une affaire d'ordre totalement privé", a de son côté insisté auprès de l'AFP Pascal Brindeau, député UDI et porte-parole du parti.

"Les armes sont déclarées, ce sont des carabines de catégorie B car Jean-Christophe Lagarde est membre d'un club sportif. Il n'y a pas eu d'acte de violence ni contre lui-même, ni contre d'autres", a assuré M. Brindeau.

Devant son domicile, une maison pavillonnaire grise dans un quartier tranquille du centre de Drancy, une voisine témoigne sous couvert d'anonymat: "mon mari travaille tôt et quand il est sorti vers 5H00, il a vu tout le pataquès avec les policiers et tout".

Une autre voisine, Céleste, a expliqué avoir vu des policiers à proximité du domicile des Lagarde vers 1H00 du matin, puis à nouveau vers 5H00.

- Enquêtes -

Député de la Seine-Saint-Denis dans la circonscription incluant notamment les villes de Drancy et Bobigny, ancien maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, 53 ans, a pris la tête de l'UDI (Union des démocrates et indépendants) en 2014 en succédant à Jean-Louis Borloo.

Après avoir collé des affiches pour la campagne de Raymond Barre en 1988 et présidé les jeunes UDF (1996-2001), il s'est emparé de la ville de Drancy en 2001, faisant basculer au centre-droit cet historique bastion communiste.

Sur le plan judiciaire, le chef de parti centriste est visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF).

Une plainte, notamment pour détournement de fonds publics, avait été déposée en octobre 2017 par un conseiller municipal d'opposition, Hacène Chibane, à Drancy qui s'interrogeait sur l'activité d'assistante parlementaire de l'épouse de M. Lagarde, Aude Lavail-Lagarde, entre 2002 et 2014.

Le domicile du couple et la mairie avaient été perquisitionnés en février 2019 dans le cadre de cette enquête. Lui-même attaqué en justice par M. Lagarde, Hacène Chibane dénonçait en février l'"acharnement judiciaire" de l'ancien maire, qui vise à "étrangler ses adversaires qu'ils soient des opposants politiques, des journalistes ou même de simples citoyens".

Aude Lagarde est aujourd'hui maire de Drancy après avoir succédé à son époux lorsqu'il a été réélu aux législatives de juin 2017.

Le PNF enquête aussi pour des soupçons d'emplois fictifs sur la ville voisine de Bobigny, dirigée jusqu'aux dernières élections par l'UDI.

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