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Le prince William en Israël, entre mémoire de l'Holocauste et jeux de plage

Le prince William a troqué mardi les chaussures de ville pour les baskets, embrassant les réalités contrastées d'Israël, du mémorial de l'Holocauste dans la pieuse Jérusalem le matin aux plages de l'hédoniste Tel-Aviv l'après-midi.

En bras de chemise et lunettes de soleil, le prince, second dans l'ordre de succession à la couronne britannique, a été accueilli en bord de mer par les cris de passants en maillot de bain.

"J'aurais dû apporter mon maillot", a-t-il badiné. Il a devisé sur la pollution des mers avec des surfeurs, assisté à un match de foot-volley et posé avec les joueurs.

Non loin de là, dans l'historique Jaffa, il a marqué des penalties à un gardien de 13 ans participant à un programme du Centre Peres pour la paix en faveur de l'entente entre juifs et Arabes.

Il a adressé un geste amical à des femmes qui lui criaient: "Prince William, nous t'aimons. Nous aimons Diana", sa mère disparue tragiquement.

La dissemblance pouvait difficilement être plus frappante avec le début, en matinée, de la première visite officielle d'un membre de la famille royale en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Arrivé de Jordanie lundi soir, le duc de Cambridge, 36 ans, a commencé son séjour sous le signe du recueillement au mémorial Yad Vashem de Jérusalem.

Le mémorial dédié à l'extermination de six millions de juifs "m'en a appris beaucoup plus que je ne croyais savoir sur les véritables horreurs" subies par les juifs, a-t-il dit.

Arborant une kippa, il a déposé une gerbe et ravivé la flamme dans le Hall du souvenir, où un choeur d'enfants a entonné le chant "Eli, Eli", inspiré d'un poème de 1942.

"Nous ne devons jamais oublier l'Holocauste", a-t-il écrit dans le livre d'or.

Il a salué le courage de ceux qui ont aidé les juifs. "Le fait que ma propre arrière grand-mère soit l'une de ces Justes parmi les nations est un honneur pour moi".

- L'appel de Rivlin -

En 1993, Yad Vashem avait élevé la princesse Alice au rang de Juste parmi les nations pour avoir sauvé des juifs en Grèce. Le prince a rencontré certains de leurs descendants et se recueillera sur la tombe de la princesse Alice jeudi.

Le duc de Cambridge, venu sans son épouse Kate, a ensuite été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara, puis par le président Reuven Rivlin. Il doit rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas mercredi en Cisjordanie occupée.

Les services du prince insistent sur le fait que, malgré la persistance du conflit israélo-palestinien, le déplacement sera dénué de message politique. La visite vise à aller au-devant des populations, de leur jeunesse, de leur culture et de leurs forces d'innovation, disent-ils.

Le prince William n'a pas pu échapper à la politique. Le président Rivlin, grand amateur de football, a taquiné le supporteur d'Aston Villa, et lui a demandé en pleine Coupe du monde si l'Angleterre accepterait de "prêter" le buteur Harry Kane à Israël.

Mais, a-t-il ajouté plus sérieusement, "je sais que vous allez rencontrer le président Abbas. Je voudrais que vous lui transmettiez un message de paix et que vous lui disiez qu'il est temps que nous trouvions ensemble le chemin de la confiance".

L'horizon de la paix n'a pas paru plus bouché depuis longtemps et pour le prince, l'exercice diplomatique est délicat.

Sa visite a lieu un peu plus d'un mois après l'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, qui est restée en travers de la gorge des Palestiniens et a coïncidé avec un bain de sang dans la bande de Gaza, territoire sous blocus israélien.

Des membres de la droite israélienne ont critiqué le fait que la partie de la visite du prince à Jérusalem-Est et dans la Vieille ville jeudi était présentée par les Britanniques comme se déroulant en Territoires palestiniens occupés.

L'annexion de Jérusalem-Est par Israël n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, qui considère Jérusalem-Est comme territoire occupé.

D'autres membres de la famille royale ont effectué des visites officielles en Israël par le passé. Mais aucun n'était aussi éminent que le prince William dans l'ordre de succession au trône britannique et aucun ne s'était rendu dans les Territoires palestiniens à titre officiel.

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