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"Le seul animal responsable de la pandémie de Covid-19, c'est nous"

Défenseur de de la nature et des animaux, journaliste et écrivain français, Aymeric Caron était l'invité du RTL INFO 13h. Il vient de sortir un livre, intitulé "La revanche de la nature", un "carnet de bord" qu'il a tenu pendant toute la durée du confinement.

Dans son livre intitulé "La revanche de la nature", Aymeric Caron tire "27 leçons pour le monde d'après". Pour le journaliste et écrivain français, il faut retenir une "leçon globale" de la crise du coronavirus, celle de "changer d'imaginaire. Je pense que nous sommes aujourd'hui prisonniers d'une vision des choses, et d'une vision politique notamment, qui nous fait croire que nous devons organiser nos vies autour de l'économie, autour des notions de croissance et de PIB. Il faudrait aujourd'hui inventer un nouveau modèle qui passe par la capacité à inventer un nouvel imaginaire, c'est-à-dire que nous fassions société autour d'autres piliers que l'économie".

"Essayer de décaler le regard"

Selon lui, il faut que l'humain se rende compte de sa responsabilité. "Plutôt que de grandir avec l'idée que nous devons absolument croitre et nous développer, tant sur le plan intellectuel (l'idée qu'on doit essayer de gagner le maximum d'argent, d'avoir la position sociale la plus haute) que collectif (l'idée que chaque pays doit absolument croitre sur le plan de la production et de l'économie), on pourrait essayer de décaler le regard et de se dire que par exemple, on devrait prendre conscience de notre rôle d'espèce dominante, non pas supérieure, dans l'échelle du vivant. Ce rôle particulier qu'occupe aujourd'hui l'espèce humaine nous permet aujourd'hui de décider de la vie ou de la mort d'absolument tout ce qui vit autour de nous nous confère une responsabilité particulière. Cette responsabilité, c'est de prendre soin de ce vivant qui nous entoure."

Dans son livre, Aymeric Caron écrit: "le seul animal responsable de la pandémie de Covid-19, c'est nous". Ardent défenseur des animaux, le journaliste et écrivain est antispéciste. "L'antispécisme, ça consiste à essayer de lutter contre un réflexe intellectuel qui est le nôtre et celui du spécisme. Le spécisme, ça consiste à faire des différences de traitement entre des individus en fonction de l'espèce à laquelle ils appartiennent. Les humains sont des animaux. Mais parmi les animaux non-humains, on va faire des choix. Par exemple, on va considérer que les chiens et les chats sont des animaux qui doivent être protégés, qu'on ne doit pas violenter. Il y a des lois particulières qui les protègent, on en prend soin, on les emmène chez le vétérinaire, en vacances… Ce sont des membres de notre famille. Et puis, il y a des animaux à côté, comme les cochons, les poules, que l'on traite comme des objets, dans les élevages notamment, et qu'on peut tuer et égorger sans que personne ne s'en émeuve. Alors que ce sont des animaux dotés des mêmes caractéristiques de sensibilité et d'intelligence, des mêmes capacités à la vie sociale, au plaisir et à la joie. L'antispéciste dit: arrêtons de faire des différences de traitement entre ces animaux qui peuvent ressentir les mêmes émotions. De la même manière, les antispécistes invitent à repenser la place de l'être humain parmi tous ces animaux."

Trop tôt ?

N'était-il pas trop tôt pour sortir ce livre alors que les gens commencent à se déconfiner et que certains préféreraient oublier cette période ? Pour Aymeric Caron, la réponse est non.  "C'est un journal et je voulais qu'il soit écrit de manière honnête. Il commence le premier jour du confinement et se termine le dernier jour, je n'avais pas envie de prendre ensuite le temps de le réécrire pour, par exemple, y plonger de fausses prédictions. Il était temps, au contraire, qu'on prenne le temps de la réflexion immédiatement parce que c'est en ce moment que sont prises les grandes décisions qui vont orienter la vie politique, économique de ce pays, de l'Europe, du monde entier dans les années qui viennent."

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