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Législatives: bataille de chiffres entre la Nupes et la Macronie

"On ne peut pas avoir des mœurs de République bananière": la Nupes a engagé lundi une nouvelle bataille contre le ministère de l'Intérieur, l'accusant de "tripatouillages" pour n'avoir pas correctement additionné toutes les voix lui revenant au premier tour des législatives.

"C'est clair qu'il y a un doute sur ce que fait Darmanin avec les résultats. Tout le monde comprend que ce sont de mauvais perdants. On ne peut pas avoir des mœurs de République bananière", a fulminé Jean-Luc Mélenchon lundi devant le siège de LFI, visant directement le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Au ministère, on dit s'en tenir aux listes de candidats déclarés. Quant au patron des députés LREM Christophe Castaner, il dénonce une "théorie du complot" des Insoumis.

Ce match dans le match entre la majorité sortante et la gauche réunie sous la bannière de la Nupes alimente les tensions entre les deux camps dans la perspective du deuxième tour dimanche.

Selon les résultats officiels, la coalition macroniste Ensemble! a devancé au premier tour la Nupes d'un peu plus de 21.000 voix seulement, sur 23,3 millions de votants, avec 25,75% des voix (5.857.558 voix), contre 25,66% pour la Nupes (5.836.202).

Mais dans un tweet nocturne, Manuel Bompard, candidat Nupes dans les Bouches-du-Rhône, a fait valoir que "la Nupes réalise 6.101.968 voix (soit 26,8%)", accusant le ministère de l'Intérieur de lui en attribuer moins "pour faire apparaître artificiellement le parti de Macron en tête".

Des "tripatouillages", s'est étranglé le numéro deux de LFI Adrien Quatennens.

"Allo le Conseil d'Etat ?", a lancé M. Bompard, six jours après une décision de l'institution qui, saisie par LFI en référé, avait enjoint Gérald Darmanin de prendre en considération la Nupes comme "une nuance politique à part entière" lors du scrutin.

Selon le décompte effectué par l'AFP, la Nupes arrive en tête avec 5.880.605 voix, soit 25,85% des suffrages, soit 19.812 voix de plus qu'Ensemble! (5.860.793 voix).

- "Un gros doute" -

L'écart avec les chiffres du ministère s'explique par le fait que l'AFP prend en compte sous la nuance Nupes les quelque 44.400 voix recueillies par trois candidats: Hervé Saulignac (1ère circonscription de l'Ardèche), Dominique Potier (5e de Meurthe-et-Moselle) et Joël Aviragnet (8e de Haute-Garonne).

Tous les trois avaient été investis par le PS dans le cadre de la Nupes.

Mais signe de la complexité de la situation, Dominique Potier a affirmé lundi à l'AFP qu'il n'était pas candidat Nupes, mais DVG, même si la Nupes n'a pas présenté de candidat contre lui, et qu'il pourrait s'il est élu, siéger avec le groupe socialiste et apparenté.

Interrogé par l'AFP, le ministère explique avoir "comptabilisé en Divers gauche" ces trois candidats "initialement investis par la Nupes" mais ayant ensuite "déclaré vouloir renoncer à cette investiture" Nupes.

Le ministère fait aussi valoir que la situation est la même pour la majorité présidentielle, par exemple pour le ministre "Damien Abad, dont on peut légitimement penser qu'il est soutenu par +Ensemble+", et qui "est comptabilisé en Divers droite".

Le ministère souligne par ailleurs que "ne figurait aucun candidat outre-mer" dans la "liste pourtant très complète" de "l'ensemble des candidats à qui il conviendra d'attribuer la nuance +Nupes+" adressée par la direction de campagne de la Nupes au ministère le 8 juin.

Ainsi certains candidats de Corse et d'Outre-mer, territoires hors accord national de la Nupes, n'ont pas été comptabilisés, comme Karine Le Bon dans la 2e circonscription de La Réunion et le député sortant Insoumis Hugues Ratenon dans la 5e.

Selon LFI, ils ont pourtant fait campagne pour la Nupes.

Dans un communiqué, LFI appelle les médias à mettre en place "leur propre comptabilité", et promet de "une véritable autorité électorale indépendante" si la Nupes est majoritaire aux législatives.

"C'est pas un jeu, c'est juste notre démocratie", a fait valoir M. Mélenchon, disant avoir "toujours fait confiance" dans les autorités "mais maintenant on a un gros doute".

Pour Christophe Castaner, Manuel Bompard "parle de gens qu'ils soutiennent maintenant alors qu'ils ne les soutenaient pas il y a deux jours".

Un commentaire jugé "incroyable" par le candidat Nupes qui, dans un nouveau tweet, a reproché au député LREM de "qualifier de complotistes ceux qui demandent juste une présentation exacte des résultats".

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