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Alicia a un an et demi. C'est une petite fille pleine de vie qui découvre le monde qui l’entoure. "Elle commence à très bien manger. Elle goûte tout. Elle joue. Elle dort très bien", confie Iwona, sa mère. "Elle rigole. Elle s’amuse. Elle fait tout. Elle ne pleure pas beaucoup. C’est une super période", ajoute Edward, son père.
Alicia vit en Pologne avec ses parents mais aujourd’hui, c’est dans un hôpital bruxellois que nous la rencontrons. A présent, tout le monde se porte bien, mais le chemin n’a pas été facile.
Revenons quelques mois en arrière. En octobre dernier, c’est le grand jour: mère et fille entrent au bloc opératoire. Iwona s’apprête à donner une partie de son foie à sa fille d’un an. "J’étais très contente parce que je pouvais lui donner une partie de mon foie. C’était si facile. Tout le monde n’a pas cette chance. Je savais que c’était la meilleure chose que je pouvais faire pour elle", explique la maman.
On opère avec des loupes grossissantes pendant toute la chirurgie
L’opération d’Alicia dure environ 10h. Autour d’elle: 3 chirurgiens, 2 infirmières et 2 anesthésistes. Sa mère est dans la salle juste à côté avec le même dispositif pour mener à bien la transplantation. Une partie du foie est retirée, nettoyée puis greffée chez l’enfant. "Toutes ses structures sont beaucoup plus petites que celles d'un adulte. Donc ça c'est une des grandes particularités techniques pendant la greffe. Donc nous on opère avec des loupes grossissantes pendant toute la chirurgie, notamment à cause de cette petite taille des structures vasculaires qu'il faut connecter pour le nouveau foie", indique Catherine De Magnée, chirurgienne pédiatrique en transplantation aux Cliniques universitaires Saint-Luc.
L’opération se passe bien. Le père est là et mère et fille se retrouvent. Toutes les deux récupèrent vite et sont en bonne santé.
Ces enfants ont tous des maladies qui sont potentiellement rapidement létales
Chaque année, une trentaine de greffes hépatiques pédiatriques par donneur vivant est réalisée ici dans cet hôpital. L’unité de transplantation est d’ailleurs reconnue à l’international pour son expertise dans le domaine. Trois quart des patients proviennent de l’étranger. "Il faut se rappeler que ces enfants ont tous des maladies qui sont potentiellement rapidement létales, et qu'on leur offre, grâce à la transplantation, une survie qui dépasse neuf cas sur dix. Ce qui est un changement radical de leurs perspectives de vie", précise Raymond Reding, chef du service de chirurgie et transplantation abdominale.
Une fois tous les paramètres stabilisés et le feu vert des médecins, Alicia et ses parents vont pouvoir retourner en Pologne. La Belgique sera à jamais gravée dans leur histoire.