C'est une étape de la vie pour la plupart d'entre-nous. La ménopause chez la femme et l'andropause chez l'homme. Les symptômes peuvent être invalidants pendant de nombreuses années ou être plus légers voir non existants. Pour nous aider à y voir plus clair, nous avons invité Serge Rozenberg, chef du service gynécologie de l'Hôpital St Pierre au RTL INFO Bienvenue.
Olivier Schoonejans : Qu'est-ce que la ménopause et quand arrive-t-elle ?
Serge Rozenberg : En moyenne, la ménopause arrive à 50 ou 51 ans. Ça peut arriver plus précocement mais c'est plus rare. C'est un phénomène naturel qui arrive chez toute femme qui vit suffisamment longtemps. 50 à 70% des femmes ont des symptômes invalidants pendant un certain temps. Il peut même y avoir des conséquences comme une ostéoporose, c'est-à-dire une décalcification osseuse chez certaines femmes.
O.S. : Quels sont les autres symptômes invalidants dont vous parlez ?
S.R. : Classiquement, ce qu'on reconnait, ce sont les bouffées de chaleur, les sudations la nuit et les troubles de l'humeur. Ensuite, il y a des symptômes moins connus ou méconnus comme les douleurs articulaires, la sécheresse vaginale, la douleur pendant les rapports qui sont des sujets plus tabous.
O.S. : Combien de temps durent les symptômes ?
S.R. : Tous les profils existent. Il y a des femmes qui ont très peu de symptômes, d'autre qui vont avoir des symptômes quelques mois ou quelques années. Et puis, malheureusement, il y a des femmes chez qui les symptômes durent pendant 10 à 15 ans.
O.S. : Peut-on traiter ces symptômes ?
S.R. : Heureusement, oui. Généralement, pour les femmes qui ont des symptômes invalidants, il est important de les rassurer et de leur dire qu'il existe des traitements à base d'hormones généralement (œstrogènes et progestérones). Ces traitements peuvent être locaux pour la sécheresse vaginale ou généraux s'il y a des symptômes plus importants.
O.S. : Les hormones, ça n'a pas très bonne presse. On s'inquiète de prendre des hormones pour l'état général. Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
S.R. : Il faut nuancer. Une patiente qui n'a pas de contre-indication majeure (qui n'a pas eu de cancer du sein, qui n'a pas eu d'embolie pulmonaire…) peut prendre un traitement hormonal. Il n'est probablement pas nécessaire de prescrire un traitement à une patiente qui n'a absolument aucun symptôme.
O.S. : Et l'andropause chez les hommes ? Pourquoi est-ce moins connu ?
S.R. : L'andropause n'apparait pas chez tout le monde, contrairement à la ménopause. La diminution de la testostérone, l'hormone masculine, va diminuer de façon plus variable. Certains hommes n'ont aucun symptôme et gardent des taux de testostérones élevés et leur possibilité de reproduction, ce qui n'est pas le cas chez la femme.
O.S. : Quels sont les symptômes chez l'homme ?
S.R. : Essentiellement, il peut y avoir une diminution de la libido, des troubles de l'érection. L'homme qui souffre de ça devra voir son urologue. L'ostéoporose touche aussi un homme pour six femmes. Le manque de testostérone est une cause importante. Les traitements possibles sont à base de testostérone.
O.S. : À quel âge se manifeste l'andropause ?
S.R. : C'est plus difficile de donner un âge précis. Ça peut commencer vers 40 ans comme ça peut être beaucoup plus tard.

