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Borne veut un "sursaut collectif" contre les violences sexistes dans les transports

"Contre les agresseurs, levons les yeux": la Première ministre Elisabeth Borne a pris exceptionnellement le métro vendredi à Paris pour lancer à la gare Saint-Lazare une campagne contre les violences sexistes et sexuelles dans les transports.

Cette campagne de communication, qui va durer un mois et a coûté 1 million d'euros, "répond à un constat alarmant: la quasi-totalité des femmes, neuf femmes sur dix, déclarent avoir subi des agressions verbales ou physiques dans les transports en commun, (...) des sifflements, des insultes, voire des agressions sexuelles ou même des viols. C'est totalement inacceptable", a affirmé la cheffe du gouvernement.

"On a besoin" de "provoquer un sursaut collectif. (...) Ne gardons pas les yeux rivés sur nos téléphones. Réagissons collectivement, levons les yeux", a ajouté Mme Borne, qui était accompagnée par trois ministres, Clément Beaune (Transports), dont le ministère est à l'initiative et financeur de la campagne, Dominique Faure (Collectivités) et Bérangère Couillard (Egalité).

La Première ministre a ensuite salué des agents de la RATP et les forces de l'ordre. "Ça arrive que des tierces personnes interviennent, mais il faut un certain courage", a témoigné une policière.

Dans l'après-midi, à l'issue d'une réunion avec le comité dédié à la lutte contre ces violences dans les taxis et VTC, Clément Beaune a annoncé des mesures visant à "lutter contre ce fléau", dans un communiqué.

"Aujourd'hui, nous renforçons encore notre arsenal de protection à l'égard des femmes dans les transports, en excluant de la profession de chauffeur de taxi et de VTC toute personne ayant fait l'objet d'une condamnation à caractère sexiste ou sexuel. C'est du bon sens : tolérance 0", a-t-il déclaré.

Outre ces mesures d'exclusion et "l'élargissement des conditions de restriction d'accès à la profession", le ministre a annoncé "le renforcement de la formation des chauffeurs", avec l'intégration dès 2024 d'un "module de sensibilisation aux atteintes à caractère sexiste et sexuel", destiné aux nouveaux entrants dans la profession mais aussi aux chauffeurs en exercice grâce à la formation continue.

Pour sa part, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau a annoncé vendredi le déploiement d'une enveloppe d'1,8 million d'euros pour soutenir les projets de 60 associations impliquées dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, selon un communiqué. La campagne de sensibilisation au consentement "Sans oui c'est interdit", va aussi être renouvelée dans les établissements pour une année.

De retour à Matignon, Elisabeth Borne a présidé une réunion avec des acteurs engagés contre les violences faites aux femmes.

Elle a salué plusieurs mesures qui vont entrer en vigueur à compter du 1er décembre, comme le versement aux victimes de violences conjugales, qui doivent quitter leur domicile, d'une "aide financière d'urgence".

Un décret, publié vendredi au Journal officiel, dote en outre toutes les juridictions de "pôles spécialisés dans les violences intrafamiliales".

Elisabeth Borne a aussi promis l'examen à l'Assemblée d'une proposition de loi de la députée Renaissance Emilie Chandler, qui instaure une ordonnance de protection "immédiate" pour les victimes de violences conjugales.

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