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Quarante-six organisations environnementales, agricoles, de santé ainsi que l'ensemble des mutualités belges ont réclamé jeudi, dans une lettre ouverte, l'interdiction totale du glyphosate. L'usage de ce pesticide est interdit depuis 2018 pour les particuliers mais cette règle devrait être étendue aux utilisateurs professionnels, plaident ces associations. "Quand il n'y a aucune certitude que certaines substances sont sans danger pour la santé et l'environnement, le principe de précaution doit prévaloir", estiment les signataires.
Depuis des années, le débat fait rage sur la nocivité du glyphosate, surtout connu comme étant l'ingrédient actif présent dans le Roundup. Les Etats membres de l'Union européenne doivent se prononcer cette année sur le renouvellement de sa licence. En 2017, le ministre de l'Agriculture de l'époque, Denis Ducarme (MR), s'était prononcé en faveur de sa suppression progressive alors qu'une prolongation de son utilisation était déjà sur la table.
"Il existe des indications sérieuses de l'impact du glyphosate sur la santé. Selon un nombre croissant d'études, les personnes exposées à des doses élevées de pesticides pendant une longue période, comme les agriculteurs, ont en moyenne un risque plus élevé de développer la maladie de Parkinson", explique Annick Hirschböck, coordinatrice de la Ligue flamande contre cette maladie.
Le glyphosate est par ailleurs aussi nocif pour la biodiversité. Les effets toxicologiques sur les abeilles et les autres pollinisateurs sont les plus connus, mais de nombreux autres animaux, comme plusieurs espèces de poissons, d'invertébrés et d'oiseaux, en souffrent également, souligne l'association environnementale Bond Beter Leefmilieu.
L'ensemble des signataires, dont Greenpeace, le WWF ou encore Natagora, appellent donc les décideurs politiques à voter contre une prolongation du permis et aussi à soutenir davantage un système agricole utilisant moins de pesticides.