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Reconstruction de l'Ukraine: les Occidentaux promettent de faire payer la Russie

Les alliés occidentaux de Kiev ont promis mercredi d'augmenter leur aide financière à l'économie ukrainienne, ravagée par plus d'un an de guerre, mais averti la Russie qu'elle devrait en fin de compte payer pour la reconstruction.

Alors que l'Ukraine reconnaît que sa contre-offensive, qui se heurte à une forte résistance de l'armée russe, ne va pas aussi vite qu'espéré, la conférence pour la reconstruction réunit pendant deux jours à Londres plus de 60 pays, institutions internationales et secteur privé.

S'exprimant par visioconférence, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé "des projets concrets": "Chaque jour d'agression russe apporte de nouvelles ruines, des milliers et des milliers de maisons détruites, des industries dévastées, des vies brûlées".

Le redressement de l'économie ukrainienne a été évalué à 411 milliards de dollars dans une étude récente de la Banque mondiale, l'ONU, l'Union européenne et le gouvernement ukrainien.

Une somme appelée à grossir à mesure que le conflit se poursuit, avec notamment la destruction début juin du barrage hydro-électrique de Kakhovka, en zone contrôlée par la Russie, qui a provoqué d'importantes inondations.

Kiev estime les dégâts environnementaux à 1,5 milliard de dollars, sans compter "les pertes concernant l'agriculture, les infrastructures, les logements ni le coût de la reconstruction de la centrale elle-même", a précisé le Premier ministre Denys Chmygal.

"Soyons clairs: la Russie est à l'origine de la destruction de l'Ukraine. Et la Russie finira par supporter le coût de la reconstruction de l'Ukraine", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

"L'agresseur doit être tenu pour responsable", a aussi dit la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, alors que les Etats membres de l'UE se sont entendus mercredi sur un onzième paquet de sanctions contre la Russie.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a expliqué travailler avec ses alliés à une éventuelle utilisation des biens russes gelés.

- Milliards d'euros -

En attendant de concrétiser cette idée, délicate juridiquement, les alliés de Kiev ont renforcé leur aide financière pour répondre aux besoins immenses.

Washington a notamment débloqué 1,3 milliard de dollars supplémentaires. Londres a promis trois milliards de dollars sur trois ans de garanties pour financer les services publics ukrainiens et 240 millions de livres (280 millions d'euros) d'aide bilatérale, destinés notamment au déminage et des projets humanitaires.

Paris a débloqué 40 millions d'euros pour la reconstruction d'urgence et des équipements médicaux notamment.

Mardi, la Commission européenne avait proposé un paquet d'aide de 50 milliards d'euros jusqu'en 2027.

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a elle annoncé lors de la conférence 600 millions d'euros de prêts et de subventions, en partenariat avec des donateurs internationaux, pour des projets énergétiques dans le pays.

L'objectif de la conférence est aussi de mobiliser le privé. Un dispositif pour garantir les investissements privés en Ukraine est discuté par les puissances du G7 et va être notamment mis en place par Paris pour les entreprises françaises.

- Poutine "roi de l'antisémitisme" -

"Nous nous sommes réunis pour envoyer un message très clair: nous avons confiance en l'avenir de l'Ukraine", a souligné le chef de la diplomatie britannique James Cleverly.

L'Ukraine cherche de son côté à convaincre ses alliés de sa détermination à poursuivre, malgré le conflit, les réformes engagées ces dernières années et en particulier lutter contre la corruption longtemps endémique.

Sur le terrain, l'armée de Kiev tente de regagner les territoires pris par les Russes depuis le début de l'invasion du pays en février 2022.

Dans une interview à la BBC, Volodymyr Zelensky a admis que les progrès de cette offensive étaient "plus lents que désiré". "Certaines personnes pensent que c'est un film hollywoodien et attendent des résultats maintenant. Ce n'est pas le cas".

M. Zelensky, de confession juive, a également réagi avec émotion aux propos de Vladimir Poutine, qui affirme que l'Ukraine est aux mains de "néonazis" persécutant les russophones, et l'a personnellement qualifié mi-juin de "honte pour le peuple juif".

"C'est comme s'il ne comprenait pas vraiment ce qu'il disait", a commenté le président ukrainien. "Désolé mais c'est comme s'il était le deuxième roi de l'antisémitisme après Hitler", a-t-il ajouté. "C'est un président qui parle... dans un monde civilisé, on ne peut pas parler comme ça".

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