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Tuer les rats ou les cantonner aux égouts ? La maire de Paris Anne Hidalgo, critiquée pour la visibilité des rongeurs dans la capitale, va mettre en place un groupe de travail sur la "cohabitation" avec ces animaux, a indiqué jeudi son adjointe à la santé.
"La question de la cohabitation se pose", a déclaré lors du conseil de Paris Anne Souyris en réponse à une question du maire LR du XVIIe arrondissement Geoffroy Boulard, qui lui demandait "un plan plus ambitieux de lutte contre la prolifération des rats".
"Nous avons décidé, avec Mme la maire, ces derniers temps, de faire aussi un comité sur la question de (...) cette cohabitation", dans l'objectif "d'être à la fois le plus efficace et de faire en sorte que ça ne soit pas insupportable pour les Parisiens", a déclaré l'élue écologiste.
L'association de défense des animaux Paris Animaux Zoopolis, qui réclame des "méthodes non létales", s'est réjouie auprès de l'AFP de cette annonce.
Les rats ne sont "pas un problème de santé publique", les cas de transmission de la leptospirose par morsure pouvant uniquement concerner les éboueurs, qui peuvent bénéficier d'un vaccin, a affirmé Mme Souyris.
Pour autant, "cela ne veut pas dire qu'il faut laisser les rats se promener dans la ville", a-t-elle ajouté, rappelant le plan municipal mis en place depuis 2017. Outre l'achat "de milliers de nouvelles poubelles" et de pièges létaux "quand on ne peut pas faire autrement", la mairie mise aussi sur "la prévention" et "la verbalisation" des habitants, car l'abandon de déchets au sol "est la cause majeure de la multiplication et de l'extériorisation des rats", a rappelé l'adjointe.
Geoffroy Boulard s'est ému que l'un des objectifs d'un projet de recherche actuellement mené par le Muséum d'histoire naturelle, l'Institut Pasteur, VetAgro Sup et la Sorbonne, en lien avec la mairie, soit de "lutter contre les préjugés pour aider les Parisiens à mieux cohabiter avec les rats".
"La présence de ces rongeurs en surface nuit à la qualité de vie des Parisiens" et au séjour des "44 millions de visiteurs" annuels, a-t-il fait valoir. L'élue écologiste Douchka Markovic, qui avait provoqué un débat en 2022 en demandant à privilégier le terme "surmulots", moins péjoratif selon elle, a souligné qu'ils étaient "utiles" dans leur écosystème et dénoncé une "peur anormale, injustifiée" des rats.