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Perdue de vue depuis mai dernier, Naya est morte. Elle aurait été victime d’un acte malveillant. C’est du moins la conviction de l’Agence flamande pour la Nature et la Forêt. Deux chasseurs ont été interpellés dans la zone interdite où la louve devait donner naissance à des louveteaux cet été.
"On s’est rendu compte qu’un empoisonnement, ce n’était pas une hypothèse qui tenait la route, qu’elle n’avait pas non plus souffert pendant la mise à bas des louveteaux. Il reste l’hypothèse d’un acte malveillant", détaille Jessica Nibelle, la porte-parole du WWF Belgique.
"Ce n'est pas juste un loup qui a disparu, c'est Naya"
"Il faudra confirmer que c’est bien cette théorie-là qui est à l’origine de sa disparition mais perdre le premier loup qui revient, qui était identifié, qui était connu et auquel le grand public s’est attaché, c’est vrai que c’est une grosse perte. Pour la Belgique, ce n’est pas juste un loup qui a disparu, c’est Naya", souligne Anthony Kohler, responsable-adjoint de la réserve de Han-sur-Lesse et membre du groupe de travail "Loup" de Natagora.
Son décès et celui de ses louveteaux met en lumière la peur irrationnelle qui pénalise l’espèce depuis plusieurs décennies. "Le loup ne croque pas les petits enfants. Il s’attaque à des animaux d’élevage, que ce soit des moutons ou des chèvres, lorsqu’il n’a pas suffisamment de gibier à se mettre sous la dent", précise Jessica Nibelle.
Une espèce protégée
Anthony Kohler assure encore que "Non, le loup ne va pas vider les forêts, des chevreuils. On aura l’impression que les animaux sont moins là parce qu’ils s’éloignent quand il y a une attaque et reviennent après. On va avoir des animaux qui sont plus vigilants. Donc, on va avoir cette impression de forêt vide mais les animaux sont bien là.".
Auguste, le mâle qui s’est accouplé avec Naya, se trouverait toujours dans le Limbourg. En Europe, le loup est une espèce protégée depuis 1979, le détruire constitue une infraction punissable.