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Nicolas découvre une "rivière recouverte d'une épaisse mousse de plus de 2 mètres" à Mont-Saint-Guibert (photos): d'où vient-elle?

En rentrant chez lui, un habitant de Mont-Saint-Guibert est surpris de voir une épaisse mousse blanche recouvrir une rivière. Une inquiétude l'envahit. D'où vient-elle ? Est-ce un produit toxique ? Cette situation interpellante est apparemment liée à une intervention des pompiers.

"C’est un événement qui m’a grandement interpellé", témoigne Nicolas vendredi dernier via notre bouton orange Alertez-nous. Cet habitant de Mont-Saint-Guibert, dans le Brabant wallon, habite près de la rivière du Ry d’Angon. "Hier soir, en rentrant chez moi, quel ne fut pas mon étonnement de constater que la rivière était recouverte d’une épaisse mousse blanchâtre d’une hauteur de plus de deux mètres", raconte-t-il.

Interloqué, Nicolas prend plusieurs photos et appelle directement l’InBW, l’intercommunale compétente notamment pour la gestion des déchets et l’assainissement des eaux usées. "Car l’une de leur station de traitement des eaux usées se trouve à quelques mètres de là", explique-t-il.

L’intercommunale lui répond le lendemain par email: "La station n’est aucunement responsable de l’apparition de cette mousse. Elle serait issue des produits utilisés par les pompiers lors de l’incendie de l’usine Realco à Louvain-la-Neuve". Le 10 janvier, les entrepôts de cette entreprise ont pris feu, nécessitant une intervention plutôt musclée des pompiers. "Il a fallu 2-3 jours pour maîtriser cet incendie assez significatif", commente le commandant de la zone de secours du Brabant wallon.

"Nous utilisons un émulseur qui peut créer de la mousse"

"Nous utilisons de l’eau et un émulseur qui peut créer de la mousse. Les eaux d’extinction sont récupérées dans des bassins d’orage pour éviter une pollution éventuelle. Une sorte de tampon pour empêcher ces eaux de passer dans les égouts ou des cours d’eau. Mais s’il pleut, cela peut déborder", indique le pompier.

Et visiblement, c’est ce qui s’est passé. "Les eaux d’écoulement de la voirie de l’usine Realco ont été stockées dans le bassin d’orage de l’Axis Parc, lesquelles se déversent dans le Ry d’Angon suite aux pluies de ces derniers jours", révèle l’intercommunale vendredi dernier.

C’est vrai que c’était assez impressionnant

Une situation confirmée par Dorothée Hebrant, l’éco-conseillère au service environnement de la ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. "Le lendemain de l’incendie, un habitant m’a contactée pour me signaler la présence de cette mousse dans la rivière. Et c’est vrai que c’était assez impressionnant. C’est pourquoi j’ai pris cela au sérieux. Et j’ai appris que c’était lié à l’intervention des pompiers", explique Dorothée Hebrant. "C’est clair qu’à un moment donné, quand il y a un incendie, il faut accepter une éventuelle petite conséquence environnementale sur l’air, l’eau et le sol. C’est quelque part inévitable", souligne l’éco-conseillère.  

Mercredi dernier, un autre habitant d'Ottignies l’interpelle à ce sujet. "D’après les pompiers, ils sont à nouveau intervenus sur place pour rincer les parkings", indique Dorothée Hebrant. "Les pompiers ont procédé à un nouveau rinçage des parkings de Realco le week-end du 25-26 janvier", assure également l’intercommunale. De la mousse blanche apparait donc à nouveau dans la rivière.

Non-toxique et biodégradable

Face à cette masse volumineuse, Nicolas se pose alors légitiment des questions. "Je m’interroge sur la toxicité des produits utilisés par les pompiers. Et si ceux-ci s’avèrent être toxiques, est-il normal que ces résidus de produits toxiques soient stockés directement dans le bassin à orage, qui se déverse dans la nature ?"

C’est Dorothée Hebrant qui nous apporte une réponse plutôt rassurante. "Les pompiers nous ont envoyé une fiche qui mentionne que cette substance utilisée avec l’eau est de nature non-toxique et biodégradable. Donc sur base de ces informations, il n’y a pas d’inquiétude à avoir", affirme l’éco conseillère.

La ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve ne compte donc pas prendre de mesure. Mais elle a tout de même prévenu la police de l’environnement de la région wallonne ainsi que le Contrat de rivière Dyle Gette. "Nous les avons mis en copie pour que ces acteurs concernés soient au courant de cette situation", précise Dorothée Hebrant.

"Le paradoxe, c’est que nous avons justement mené une action de sensibilisation il y a une dizaine de jours. La ville a placé une cinquantaine des plaques autour des avaloirs de Louvain-la-Neuve pour rappeler au grand public que les eaux de pluie aboutissent dans le lac. Ce n’est donc pas une poubelle", souligne l’éco conseillère. Une façon de rappeler aux citoyens leur obligation de gérer leurs déchets en respectant la nature.

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