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Nouvelle annonce dans le dossier du "violeur de la Sambre": le procureur de Charleroi passe la main à la justice française

Un peu plus d’un an après l’arrestation d’un Français de 58 ans, le dossier du violeur de la Sambre prend de l'ampleur. Vincent Fiasse, procureur du Roi de Charleroi, est officiellement dessaisi du dossier du violeur en série présumé Dino Scala pour laisser place aux autorités judiciaires françaises. Arrêté, le suspect était en aveux pour une quarantaine de faits, des viols et agressions sexuelles.

Entre 1988 et 2018, Dino Scala est suspecté d'avoir commis des dizaines de viols près de la frontière séparant la Belgique à la France. Du côté belge, huit faits auraient été commis entre 2004 et 2018, majoritairement sur des mineures, à Erquelinnes. L'enquête avait connu une grande avancée en mars 2018 avec l'interpellation du suspect.

Ce lundi, le procureur du Roi de Charleroi a reçu les victimes belges afin de leur expliquer la suite de la procédure. L'instruction par la juge d'instruction Michel est officiellement terminée. C'est pour cette raison qu'une ordonnance de dessaisissement a été rendue le 11 juin dernier par la chambre du conseil. Dorénavant, c'est le magistrat instructeur de Valenciennes qui reprend l'enquête, confirme Jean-Philippe Vicentini, le procureur de la République de Valenciennes. Ce dernier a confirmé que l'instruction française avançait à un rythme soutenu. Dino Scala est incarcéré depuis plus d'un an dans le cadre de ce dossier.


Arrêté grâce à sa plaque minéralogique

Fin février 2018, c’est la plaque d’immatriculation du véhicule qui a confondu le violeur présumé. Un élément qui a permis de remonter jusqu’à un homme : Dino Scala, Un ouvrier du nord de la France que les polices belges et françaises recherchaient depuis 22 ans. "Ce violeur, d’après les victimes, aurait un âge d’environ 35-40 ans. De corpulence normale mais avec un petit ventre d’après ce qu’elles décrivent", avait indiqué Didier Blaise, Inspecteur principal à la police d'Erquelinnes en 2007.


Il attaquait les femmes par surprise

Le dossier judiciaire est ouvert depuis 1996. Pour 19 victimes reconnues, des femmes, dont des mineures. De Maubeuge à Erquelinnes, le violeur attaque les femmes par surprise, souvent tôt le matin, quand il fait encore noir. Puis il les entraîne dans des lieux discrets pour les agresser.

"Il m’a sauté dans le dos, m’a coupé la respiration. Puis il m’a mis le couteau sous la gorge. Il m’a dit: 'si tu parles, je te tue !' et il m’a attaché les mains par derrière et les pieds", a raconté Michèle, une victime présumée, en date du 2 mars 2018.


Père de famille, il avoue tout

L’affaire prend un tournant capital l’an dernier. Il commet un fait à Erquelinnes, en Belgique. Sa plaque minéralogique est relevée. L’agresseur est enfin identifié.

Le Français a été arrêté près de chez lui, à Pont-sur-Sambre, en France, le 28 février 2018, mettant fin à une série noire dans la région. En France comme en Belgique.

Inculpé, le père de famille, agent d’entretien, ne nie ni les viols ni les agressions sexuelles. Ses déclarations vont même bien au-delà des soupçons qui pèsent sur lui. Il reconnaît une quarantaine de faits et autant de victimes.

L’ADN du Français est comparé à celui retrouvé sur des victimes. Il correspond.


Huit dossiers rouverts et peut-être plus de victimes

Le parquet de Charleroi, lui aussi concerné par les victimes belges, l’annonce rapidement: il est prêt à rouvrir de nombreux dossiers de viols. "Tout d’abord ça va être le modus operandi, voir si on constate que la manière de procéder de l’auteur est similaire à ce qu’il aurait pu faire dans les dossiers français. Ensuite, s'il y a des traces ADN, ça sera évidemment l’élément essentiel sur lequel on pourra se baser", avait expliqué Vincent Fiasse, procureur du Roi de Division de Charleroi, le 2 mars 2018.

Très vite, 8 dossiers de viol ou d‘attentat à la pudeur sont rouverts. Depuis lors, d’autres victimes sont peut-être sorties du silence. Et certains éléments ont été analysés avec des techniques plus récentes.

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