La situation a dégénéré à Bruxelles en réaction à la mort du jeune Nahel à Nanterre: une soixantaine d'arrestations

Au total, 64 personnes ont été interpellées lors des incidents qui ont eu lieu à Bruxelles dans la nuit de jeudi à vendredi, à la suite de la mort de Nahel, 17 ans, en France. Une personne mineure a été arrêtée judiciairement pour des faits de coups et blessures envers un inspecteur de police, et 47 mineurs et 16 adultes ont été arrêtés administrativement, a indiqué vendredi matin la police locale de Bruxelles.

L'adolescent arrêté judiciairement a été relaxé vendredi matin après audition.  

Au cours de la journée de jeudi, des appels au rassemblement ont circulé sur les réseaux sociaux en réaction à la mort de Nahel, 17 ans. Des jeunes se sont ainsi rassemblés dans plusieurs communes et ont commencé à jouer au chat et à la souris avec les forces de l'ordre, qui s'étaient mobilisées en grand nombre pour réprimer d'éventuelles émeutes.    

Les échauffourées ont eu lieu, entre autres, dans le quartier d'Anneessens et ses environs, où la présence policière était massive, ainsi qu'à la gare du Midi. Plusieurs foyers d'incendie ont été identifiés, notamment rue d'Artois à Bruxelles et place de la Constitution à Saint-Gilles. Les pompiers se sont rendus sur place et ont pu les éteindre rapidement, dont celui d'une voiture.  

La STIB a également fait dévier la circulation des bus et des trams à plusieurs endroits.  

L'avenue Lemonnier a été brièvement barricadée avec des trottinettes et des cartons, mais avec l'aide des riverains, elle a été rapidement dégagée.

"Je regrette et condamne toute volonté d'importer dans les quartiers de notre capitale les actes de violence urbaine qui sévissent dans plusieurs villes françaises", a pour sa part réagi le bourgmestre d'Etterbeek, Vincent De Wolf, sur Twitter, remerciant les forces de police et les pompiers "qui ont, ce soir, rapidement restauré l'ordre public."  

En France, les autorités françaises redoutaient jeudi une "généralisation" des violences nocturnes après la mort mardi en région parisienne de Nahel, 17 ans, tué par un policier qui a été inculpé pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.

Des dizaines de policiers en tenue de combat

"Rue d'Artois à 21h00, entre Anneessens et Lemonnier, des dizaines de policiers en tenue de combat. Station Anneessens fermée. Maintenant, à 21h30, un helicoptère qui tourne dessus", nous a écrit Cristina via le bouton orange Alertez-nous. "Début d'émeutes Boulevard Lemmonier à Bruxelles, entre des jeunes et la police", nous a dit de son côté Christine.

Après une journée de manifestation et de marche en l'hommage du jeune Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, des émeutes ont donc éclaté à Bruxelles ce jeudi soir. La situation était assez tendue notamment du côté du quartier Anneessens, nous a confirmé le porte-parole des pompiers de Bruxelles.

Une voiture a été incendiée, d'autres foyers d'incendie ont été identifiés, mais rapidement maîtrisés. La station de métro a d'ailleurs été fermée, par "mesure de préventive", nous dit Walter Derieuw. La police et les pompiers étaient sur place. Le trafic des bus a été interrompu "sur ordre de police", indique la STIB sur son compte Twitter.

"Aujourd’hui, des appels ont été lancés sur les réseaux sociaux pour se rassembler et ce, en réaction à la mort d'un jeune en France", nous indique la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles. Selon la porte-parole de la zone de police, les jeunes "jouent au jeu du chat et de la souris", avec les forces de l'ordre et se sont rassemblés dans différentes communes de la capitale.

"Des mesures immédiates sont prises", nous précise Ilse Van de Keere. Entre-temps, "une dizaine de personnes ont déjà été arrêtées", nous dit-elle.