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"Mon fils n'a que 3 ans": colère et émotion dans une école de Mouscron, où un professeur est accusé de viols et attouchements

Une réunion difficile s'est tenue hier soir dans une école de Mouscron pour faire le point sur une enquête qui vise un professeur. L'enseignant fait l'objet de plusieurs plaintes pour attouchements, selon nos informations RTL INFO. 

400 parents d'élèves du centre éducatif européen de Mouscron étaient convoqués par les autorités communales. La police et le procureur étaient également présents lors de cette rencontre très tendue. Sur place, l'émotion des parents était palpable. Ils avaient besoin de se faire entendre. Le directeur a même fait un malaise après des échanges très tendus.

Au cœur des raisons de cette colère : le fait que le professeur de psychomotricité en question, considéré comme suspect à ce stade de l'enquête, soit laissé en liberté. "J'ai ma fille qui est là depuis 3 ans, maintenant, et elle nous parle de certaines choses...", témoigne une maman. "C'est très compliqué, parce qu'on n'ose pas trop la questionner. On est dans le doute, et j'ai besoin de savoir ce qui se passe avec nos enfants. On les dépose à 8h à l'école en pensant qu'ils sont en sécurité, et au final, pas vraiment."

Aujourd'hui, ça explose grâce au courage d'une petite fille et de ses parents

Plus d'une dizaine de plaintes auraient été déposées et une enfant a déjà été auditionnée. "Nous sommes en colère", témoigne une autre maman. "Il y a beaucoup de non-dits, beaucoup de cachotteries, l'école se victimise alors que ce sont nous, parents et enfants, qui sommes victimes. Ces faits ont eu lieu pendant des années, et aujourd'hui, ça explose grâce au courage d'une petite fille et de ses parents qui se sont bougés. Mon fils n'a que 3 ans, je me demande s'il va pouvoir se développer correctement et passer au travers de ce traumatisme."

Le professeur de psychomotricité suspecté était connu comme quelqu'un de calme, patient, décrit sans histoire. L'affaire concerne des enfants de maternelles âgés de 3 à 5 ans. L'enquête devra maintenant établir les faits et déterminer le nombre exact de victimes.

Pour l'échevin de l'enseignement, il fallait organiser cette rencontre pour expliquer les choses : "Certains sont dans une colère absolue. Il faut pouvoir l'entendre, il faut pouvoir la pardonner. J'essaie quand même de trouver aussi un moment pour répondre à des parents un petit peu plus sereins, mais qui se posent, en réalité, beaucoup de questions aussi", explique-t-il.

Hier, le procureur de division de Tournai Eric Delhaye était présent lors de la réunion. Il ne peut pas confirmer les informations sur l'enquête en cours, mais il est venu répondre aux questions des parents. "Je n'étais absolument pas là pour donner des informations sur le dossier, je ne peux pas le faire. J'étais là pour expliquer aux parents, qui vivent une situation abominable, comment agit la machine judiciaire, quel est le temps que va prendre la machine judiciaire." 

En fin de soirée, le calme est revenu dans la petite salle de l'école. Le procureur a pris le temps de répondre aux questions, sans toutefois faire dispraître toutes les craintes et les intérrogations.

Le professeur toujours pas entendu

Une instruction a été ouverte dans ce dossier, une enquête du chef d'atteinte à l'intégrité sexuelle. C'est l'équivalent de l'attentat à la pudeur, avant la modification du code pénal.

L'instruction est ouverte depuis le 7 novembre, mais selon nos informations, le suspect n'a pas encore été entendu. Les raisons ne sont pas encore connues à ce stade.

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