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Un ouvrier perd trois doigts dans un accident de travail: l'entreprise est condamnée

L'entreprise Joris Ide, active dans le milieu de l'acier, a été condamnée à une amende de 33.600 euros à la suite d'un grave accident du travail. Un salarié de 40 ans a perdu trois doigts lors de la production de panneaux sandwich (panneaux profilés avec une partie isolante). Une indemnité temporaire de 7.500 euros a été accordée aux parties civiles.

L'accident s'était déroulé le 3 juillet 2019 sur le site de Wingene (Flandre-Occidentale). Un des salariés, originaire de Jabbeke, travaillait sur la ligne de production de panneaux sandwich. Alors que le travailleur était en train de saisir un panneau, ses gants sont restés collés dessus. Sa main a ensuite été happée par la machine.

Selon l'auditorat du travail, la machine en question n'était pas conforme aux directives. En outre, il n'a jamais été question de mesures ou d'instructions préventives. "Chaque équipe faisait un petit peu à sa manière", a ajouté l'auditrice du travail Evi De Clerq, qui a requis une amende de 33.600 euros.

L'entreprise avait déjà été avertie plusieurs fois de la dangerosité des pièces rotatives de la machine. Leur propre expert avait proposé une solution, qui n'a jamais été installée.

L'auditorat du travail a également souligné que Joris Ide avait déjà été condamné en 2018 pour un autre accident du travail impliquant une machine de la même ligne de production.

Pourquoi reproche-t-on à Joris Ide de n'avoir rien fait, alors que les experts ne jugeaient pas cela nécessaire ?

La défense a plaidé l'acquittement et décrit l'accident comme un malheureux concours de circonstances. "Nous n'avons jamais pointé du doigt la victime", a-t-elle déclaré.

La défense a ensuite insisté sur le fait que, selon ses propres experts en sécurité, cette pièce de la machine ne présentait qu'un risque très limité. Ces mêmes experts ont également jugé qu'un arrêt d'urgence supplémentaire n'était pas nécessaire. "Pourquoi reproche-t-on à Joris Ide de n'avoir rien fait, alors que les experts ne jugeaient pas cela nécessaire?", a argumenté la défense. 

Joris Ide a finalement été reconnue coupable de coups et blessures involontaires. L'accident aurait pu être évité si l'entreprise avait prévu des arrêts d'urgence supplémentaires et un blindage des pièces mobiles. Selon le juge, la victime n'était pas en faute puisque le but d'un système de gestion dynamique des risques est précisément d'éliminer autant que possible les erreurs humaines.

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