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Une nuit complète, c’est combien d’heures de sommeil? Albert Lachman donne ses conseils de spécialiste

Albert Lachman, Chef de service de Médecine du sommeil et de l'éveil, Cliniques de l'Europe était l’invité du RTL INFO Bienvenue. Michaël Scholze, porte-parole de l'Agence Wallonne pour la Sécurité routière, est intervenu en vidéoconférence. Ils répondaient aux questions de notre journaliste Alix Battard.

Un accident sur six qui est dû à un mauvais sommeil, c’est énorme comme statistique. Ça s’est aggravé au fil des années ou c’est un chiffre stable ?

MS: Est-ce qu’on peut dire que c’est un chiffre stable ? Je pense que oui. Après le phénomène s’est effectivement aggravé ces dernières années mais c’est surtout la qualité du sommeil qui s’est aggravé ces dernières années. On pense à l’ultra connectivité. Et puis je pense aussi que le coronavirus a joué aussi un rôle aussi là-dessus. On passe plus de temps sur les écrans. On a changé aussi finalement notre horloge biologique en allant se coucher un peu plus tard, liée aussi au télétravail, on va se coucher plus tard, on passe plus de temps sur les écrans. Tous ça a une influence qui se répercute sur la route.

À l'Agence Wallonne pour la Sécurité routière, vous dites que les conséquences d’un endormissement sont proches d’un accident sous les effets de l’alcool. C’est vraiment comparable ?

MS: On estime qu’on a 3 fois plus de risques d’avoir un accident si on dort plusieurs nuits 5 heures au lieu de 8. Et in fine, ça a un effet semblable à 1 gramme d’alcool dans le sang.

Et le changement d’heures, on dit souvent que c’est plus accidentogène. Pourquoi ?

MS: Là, on se rend compte qu’effectivement depuis le week-end passé on a changé les heures. On a encore une fois cette qualité de sommeil qui n’est plus la même. On a perdu du temps de sommeil. Et donc évidemment ça a un effet sur notre comportement, notre attention et in fine sur notre conduite.

Monsieur Lachman, alors comment on fait pour éviter tout ça ? Pour éviter de s'endormir sur la route ?

AL: Il y a d’abord les mauvais sommeils, les gens qui ont de troubles de sommeil, mais de manière générale la population est en privation de sommeil. Et comme le disait le porte-parole, le fait d’avoir changé l’heure vers l’heure d’été nous a privé d’une heure en plus de sommeil qui s’ajoutent à d’autres privations de sommeil. La conséquence immédiate c’est la fatigue et notamment la fatigue au volant. On sait que les accidents du travail, notamment du travail de nuit. Ou les chauffeurs de bus scolaires qui prennent les enfants très tôt. Il y a eu des accidents très célèbres de gens qui s’endorment au volant.

Vos conseils pour éviter ces accidents ? Les micro-siestes, ça marche ?

AL: Je dirais 10 à 20 minutes maximum pour récupérer mais il faut faire très attention quand on sort de cette petite sieste. Parce qu’il y a un phénomène qu’on appelle l’inertie du sommeil, vous le connaissez. Quand on sort d’une sieste, on n’est pas tout à fait vigilant. Donc il faut prendre encore quelques temps pour être tout à fait à jour.

Pourquoi pas plus ?

AL: Parce que plus vous faite une sieste longue, plus vous rentrez dans le sommeil profond et augmenter ce phénomène d’inertie de sommeil.

Près d’un Belge sur 3 déclare avoir des troubles du sommeil et notamment des difficultés à l’endormissement. C’est quoi les conseils de base pour réparer son sommeil ?

AL: Il faut dormir suffisamment. Il ne faut pas rester trop longtemps devant ses écrans et ça c’est un gros problème en confinement (...)

Une nuit complète, c’est combien d’heures de sommeil ?

AL: Pour un adulte c’est 7h30 à 8h30. Si vous avez 7 heures c’est déjà pas mal. Mais pas moins de 7 heures par nuit.

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