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"Ici, c'était notre bureau": un couple du Hainaut rentre de l'étranger, sa maison a été transformée en plantation de cannabis

Un couple a fait une découverte choquante en rentrant de l'étranger. Leur maison, située dans le Hainaut, a été transformée pour cultiver quelque 600 plants de cannabis. De nombreuses pièces ont été saccagées. Ces propriétaires doivent aujourd'hui tout réparer. D'après la police judiciaire fédérale, ce genre de situation n'est pas rare. Aujourd'hui, des logements situés en plein centre-ville sont utilisés pour y installer une plantation de cannabis. Et le matériel utilisé est plus performant pour éviter toute détection.  

Vue de l'extérieur, une maison située en pleine ville dans le Hainaut ne paraissait pas suspecte. Pourtant, cette habitation a abrité une organisation criminelle. Ses propriétaires, qui préfèrent garder l’anonymat, nous ont contactés via le bouton orange Alertez-nous, après avoir découvert une situation tant choquante qu'inattendue. Ils décrivent une histoire digne d’un film. "Ici, c’était notre bureau qui avait été entièrement rénové. Ils ont tout démonté pour réaliser leur culture de cannabis", explique l’homme du couple. 

Tout était recouvert de terre

Après des mois passés à l’étranger, ils sont alertés par la police. Ils découvrent que, pendant leur absence, leur maison a servi de plantation de cannabis. "Tout était recouvert de terre. Les plafonds ont été rabaissés pour accrocher leurs lampes. Il y avait un extracteur sur un mur pour filtrer l’air", précise-t-il. 

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Plusieurs aménagements importants ont été réalisés. Des conduites d’eau ont été déviées pour arroser les plantations. Un filtreur d’air a été installé pour limiter les odeurs et un réseau électrique a été transformé. 

C’est clairement des professionnels

"C’est clairement des professionnels. Penser à isoler une maison comme ça. Les voisins n’ont jamais rien senti, n’ont jamais eu aucun doute parce que tout était tellement optimisé", souligne-t-il.  

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Plusieurs pièces de la maison sont complètement détruites. Au grenier, il ne reste plus que les vestiges des 600 plants de cannabis cultivés. "Ici, on a retrouvé des tonnes de terre, des pots, des plantes. Il y avait encore des filets où de la drogue séchait", raconte la femme du couple. 

Pour ces propriétaires qui ont d’abord pensé à déménager, l’heure est désormais à la réparation. "On sait que des personnes ont été arrêtées, que de la drogue a été saisie mais on ne sait toujours pas ce qui s’est passé, comment cela s’est passé. Ce qui est le plus compliqué je crois, c’est qu’on est seul. Il n’y a rien de prévu pour ce genre de situation. Ni les assurances, ni la police, ni la justice. On est tout seul en fait", déplore-t-elle. 

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Une indemnisation possible ? 

Un dossier a été ouvert par leur assureur. Qu’il s’agisse de dégâts causés par un locataire ou par des squatteurs, l’indemnisation peut être compliquée à obtenir pour ce type de situation. “Ce que l’on constate, c’est que c’est un défaut de surveillance de son bien. Et le seul recours qu’il pourrait y avoir, c’est de porter l’affaire en justice pour récupérer son bien en l’état ou, en tout cas, pour être indemnisé pour les dommages”, indique Nevert Degirmenci, porte-parole d’Assuralia. 

Il y a 10 ans, on louait des fermes isolées

Du côté de la police, on nous explique que ce phénomène n’est pas rare. Désormais, ces organisations criminelles repèrent des habitations en pleine ville. "Dans le temps, il y a 10 ans, on louait des fermes isolées parce que le matériel n’était pas si bon pour isoler une maison. Mais, maintenant, on voit vraiment que dans le centre-ville, par exemple un appartement ou une maison normale, on commence à y installer une plantation", indique Nico Deceuninck, du service central drogues de la police judiciaire fédérale.  

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Les méthodes se perfectionnent également. Ce qui augmente la productivité des plants. Cultiver du cannabis devient dès lors deux fois plus rentable qu’il y a 10 ans. "Ils sont modernisés car ils utilisent aussi du matériel plus performant, notamment des pesticides, pour augmenter la production de cannabis", ajoute le policier. 

Une odeur suspecte, le bruit continu de ventilation et des pannes de courant sont des signes qui peuvent indiquer qu’une habitation sert de culture de cannabis. 

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