Les coussins berlinois provoquent-ils des "fissures de la jante" de la BMW de Philippe ?

En l’espace de 10 jours, Philippe constate à deux reprises que l'un des pneus de sa voiture est à plat. L'anomalie se localise d'abord sur son pneu avant puis à l'arrière de son véhicule. En examinant son problème de plus près, il remarque que le problème ne vient pas de ses pneus mais de ses jantes.

"Je me suis un peu inquiété. J'ai démonté la roue et j'ai remarqué à l'intérieur, en nettoyant la jante, que ce n'est pas une crevaison, mais une fissure à l'intérieur de la jante qui a causé cette crevaison. Je me suis rendu compte que la deuxième fuite était également une fissure dans la jante", raconte-t-il. 

Suite à ce constat, l’automobiliste s’interroge. Il emprunte régulièrement une route avec plusieurs coussins berlinois. Pourraient-ils être à l’origine du problème ? "Quand on prend le coussin sur le côté, on se rend compte que la jante a une assez grande déformation au contraire d'un dos d'âne où l'on prend l'entièreté de la jante sur la bosse. Donc je pense qu'il y a moins de problèmes avec ce genre de dos d'âne", explique Philippe. 

À quoi servent les coussins berlinois ? 

Un coussin berlinois est un dispositif visant à ralentir le trafic des voitures. Sa forme rectangulaire est conçue afin de ralentir la vitesse des automobiles sans gêner les autres usagers de la chaussée. En effet, seuls les véhicules légers, étant donné la faible distance entre les deux roues, seront obligés de passer à moitié sur ledit dispositif, tandis que l’effet sera minimal pour les bus et les véhicules lourds. Les deux-roues pourront continuer leur trajectoire sans passer par-dessus le dispositif, peut-on lire sur le site internet sur Service Public de Wallonie. 

Il est difficile de déterminer si les jantes de Philippe se sont fissurées à cause de ces dispositif destinés à ralentir la circulation. Mais par le passé, l'association Touring a reçu de nombreuses plaintes d’automobilistes pour des dégâts occasionnés a leur véhicule. Aujourd'hui, la situation semble s'améliorer.

"En 2016, nous avions carrément fait un comptage et 70 % des coussins berlinois dans les grandes villes étaient hors normes. Et nous avions énormément de membres qui se plaignaient. Le nombre de plaintes a fortement diminué", explique Lorenzo Stefani, porte-parole de Touring. Selon lui, la diminution des plaintes s'explique notamment par le fait que des communes développent des outils permettant aux citoyens de signaler directement les anomalies rencontrées sur la route. Les problèmes constatés auraient donc tendance à être rapidement résolus. 

Des normes strictes à respecter

Selon la législation, les coussins berlinois doivent répondre à des normes strictes. 

En cas de coussin défectueux ou non-conformes, les automobilistes lésés peuvent porter plainte contre le gestionnaire de la voirie. "Si l'automobiliste peut démontrer qu'il y avait un défaut à la voirie, il pourrait se retourner pour être indemnisé. Si par contre, il a roulé trop vite alors que le coussin berlinois était bien signalé, il ne peut se prendre qu'à lui-même", éclaire Bruno Gysels, avocat spécialisé en circulation routière. Pour espérer obtenir gain de cause, l’automobiliste doit récolter un maximum de preuves, des photos et idéalement un constat de la police.