À chaque friterie, sa recette : certains utilisent de l'huile végétale pour faire cuire les frites, d'autres, de la graisse de bœuf. Et un partie utilise peu des deux. Dans l'établissement d'Anton, c'est la même recette depuis 40 ans. "Il s'agit d'un bloc de graisse de bœuf 100 % raffiné. Il faut savoir que dans notre friterie, on utilise 100 % de graisse de bœuf pour la cuisson des frites", développe le gérant de la friterie.
Certaines friteries, qui utilisent de l'huile de tournesol, ont dû passer au colza, à l'arachide ou à l'huile de palme. Pour ces spécialistes, il y a bien modification du goût final. "Je pense que ça pourrait déplaire aux consommateurs. Si, du jour au lendemain, une friterie avec des habitués change complètement sa manière de faire, quelqu'un qui a l'habitude de manger sa frite va peut-être être déçu", poursuit Anton.
"C'est vrai que, pour le consommateur averti, il goûtera une petite différence entre le tournesol et l'arachide, par exemple. Mais je dirais que c'est ça qui fait, entre-autre, la richesse de notre culture frituresque. C'est que les frites ont des goûts tellement différents, c'est peut-être le moment de découvrir un nouveau goût", rajoute de son côté Bernard Lefèvre, président de l'union nationale des frituristes.
Mais les amateurs de frites ont-ils perçu un changement de goût ? Nous leur avons posé la question dans les rues de Bruxelles. "Oui, le colza, j'en mets dans la salade et je sens l'huile de colza", note un passant. "Non, non. On n'a pas senti de différence, dit une autre. Mais on ne mange pas autant de frites qu'ici peut-être."
"Elles sont vraiment bonnes, honnêtement. Croustillantes et fondantes à l'intérieur. Je ne les fais personnellement pas aussi bien", avoue un troisième.
En un an, le coût de toutes les huiles et graisses a doublé. Le prix du cornet de frites risque d'augmenter de 20 centimes à partir de juillet.
