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Les députés ont annoncé mardi lancer un cycle d'auditions de hauts cadres de l'administration pénitentiaire autour de la tentative d'assassinat dont a été victime le militant indépendantiste corse Yvan Colonna, dans le coma après une agression par un codétenu.
"Les auditions porteront notamment sur les conditions de surveillance et la situation pénitentiaire de M. Yvan Colonna, ainsi que sur le parcours de détention de son agresseur, M. Franck Elong Abe", a écrit la commission des Lois de l'Assemblée nationale dans un communiqué.
Sont d'ores et déjà programmées dès la semaine prochaine les auditions du directeur de l’administration pénitentiaire, Laurent Ridel, ainsi que de l’ancien directeur de la Maison centrale d'Arles et de son dirigeant actuel.
"D’autres auditions pourront suivre", a précisé la commission des Lois présidée par Yaël Braun-Pivet (LREM).
La tentative d'assassinat dont a été victime Yvan Colonna le 2 mars à la centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône) par un autre détenu, condamné pour des faits de terrorisme, a suscité une vague d'émotion et de colère en Corse.
Le président autonomiste du conseil exécutif corse, Gilles Simeoni, a demandé, avec la présidente de l'Assemblée de Corse, la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la violente agression "particulièrement trouble" perpétrée contre Yvan Colonna dans la prison où il purgeait sa peine pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998.
Lors de l'émission Dimanche en politique sur France 3, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) a rappelé qu'une telle commission ne pouvait pas "chevaucher" ou "se substituer à une enquête judiciaire".
Mais "si c'est nécessaire, l'Assemblée nationale, dès qu'elle reprendra ses travaux, c'est-à-dire au mois de juin", pourra "décider de créer une commission d'enquête", a-t-il déclaré.
"Nous prenons acte avec un début de satisfaction de ces auditions", a commenté auprès de l'AFP le député nationaliste corse Jean-Félix Acquaviva (Libertés et Territoires), également membre de la commission des Lois.
"Mais nous souhaitons avec des députés d’autres groupes parlementaires que l’ensemble des protagonistes administratifs mais aussi politiques puissent être conviés à ces auditions", a-t-il ajouté.
Il s’agit selon M. Acquaviva "de dérouler les faits mais aussi leur genèse qui est le refus obstiné de lever le statut de DPS (détenu particulièrement surveillé)".
"La famille entend que l'administration pénitentiaire assume sa part de responsabilité dans la survenue de ce drame", ont déclaré mardi dans un communiqué les avocats d'Yvan Colonna et ses proches, qui se constituent parties civiles dans l'enquête pénale.
"Quel est le véritable mobile ? L'agresseur avait-il des complices ? Depuis combien de temps ce crime était-il planifié ?", s'interrogent-ils.
Des députés de tous bords ont depuis plusieurs semaines activement milité pour la levée de ce statut et le rapprochement en Corse des trois détenus condamnés dans l'affaire de l'assassinat du préfet Erignac.