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Le prix de l'amour, aboli pour les handicapés: "On conserve son handicap, on conserve son allocation"

Le secrétaire d'Etat aux affaires sociales et aux Personnes handicapées veut que le "prix de l'amour" (c'est-à-dire le fait qu'un handicapé qui se met en ménage perde une partie de son allocation), disparaisse. "On conserve son handicap, alors on doit pouvoir conserver son allocation d'intégration", a dit Philippe Courard.

Philippe Courard, secrétaire d'Etat aux affaires sociales et aux Personnes handicapées (PS) a indiqué sur Bel RTL que les allocations pour les personnes handicapées allaient être réformées. Ce qu'on appelle le "prix de l'amour" (le fait de perdre ses allocations d'intégration pour personne handicapée lorsqu'on se met en ménage), devrait être supprimé en 2017.

Fabrice Grosfilley: Philippe Courard, il faut réformer les allocations pour les personnes handicapées?

Philippe Courard: Les personnes handicapées ont souvent été délaissées, oubliées. Il fallait une réforme globale qui tienne compte de leur besoins actuels. C'est une large consultation qui a déterminé les priorités de cette réforme.

FG: Ca représente 160.000 personnes en Belgique, un gros milliard d'euros de budget. (..) Votre réforme vise l'allocation de remplacement et d'intégration.

PC: L'allocation de remplacement, qui est là pour compenser le handicap, est bien souvent mise à mal par l'évolution de la situation familiale ou financière de la personne, alors que le handicap, lui, reste bien là.

FG: Cela veut dire que si on travaille ou si on se marie, par exemple, on risque de la perdre?

PC: On risque de la voir diminuer, ce n'est pas normal. On conserve son handicap, alors on doit conserver son aide. Avec un plafond pour les personnes qui gagnent des sommes très importantes, bien-sûr. L'objectif est d'ouvrir le droit à une allocation d'aide pour compenser quelle que soit la situation professionnelle ou familiale.

FG: C'est ce qu'on a appelé le prix de l'amour, le fait de perdre son allocation quand on se marie. Aussi, c'est un piège à l'emploi car quand on travaille, on perd son allocation et c'est difficile de la récupérer après. Exact?

PC: Oui. Lorsqu'on perd son emploi, on a déjà un revenu moindre évidemment, comme tout le monde, mais ici, la personne handicapée voyait son allocation baisser encore plus. Avec des problèmes de santé supplémentaires et des revenus en moins, c'était difficile. C'est pour ça qu'on retrouve des handicapés en situation de pauvreté: 34% des personnes handicapées en font partie. C'est inacceptable.

FG: Cette réforme va coûter plus cher à l'Etat, vous avez les moyens?

PC: Bien entendu, cette réforme va se faire de manière progressive, et sera mise en place définitivement pour 2017. Mais l'Etat aura des moyens supplémentaires dans les prochaines années avec la reprise économique que nous attendons tous et j'estime que les personnes handicapées font partie des priorités.

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