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Les tombes d'illustres Belges, comme Victor Horta, vont-elles disparaître à cause des communes ? Le temps presse...

La Région wallonne souhaite conserver les sépultures des personnalités qui ont marqué l’histoire. Les communes ont donc jusqu’au 31 décembre pour dresser une liste des tombes à sauvegarder dans les cimetières. Mais jusqu’ici, très peu d'entre elles ont déjà répondu à l’appel. Un reportage de Frédéric Matriche et David Muller.

Le cimetière communal de La Sarte est un endroit plutôt paisible perché sur les hauteurs de Huy. Dans les allées, on y trouve une succession de tombes, essentiellement des inconnus. Au milieu des sépultures, le nom du Père Dominique Pire apparaît une simple plaque de marbre. C’est l’un des trois Prix Nobel de la Paix attribués à notre pays. Ce n’est évidemment pas le seul illustre Belge qui repose dans nos cimetières, qui sont de véritables morceaux d’histoire. A Ans, il y a la tombe d’un homme politique bien connu, Michel Daerden. A Mons-Lez-Liège, les sépultures de Julie et Mélissa rappellent une actualité dramatique.

Certaines tombes sont déclassées lorsqu’elles sont à l’abandon

La Région wallonne demande aux communes une liste de tombes qui doivent être conservées dans un souci de mémoire."Conserver toutes ces personnes du passé, c’est entretenir l’histoire locale, de la ville, des communes et de perpétuer leur souvenir", estime Jospeh Beaujean, écrivain et passionné des cimetières. Au total, il existe 3.500 cimetières dans les 263 communes wallonnes. Ce qui correspond à des millions de tombes. Certaines d’entre elles sont déclassées lorsqu’elles sont à l’abandon. Imaginez si un jour la tombe de Victor Horta ou celle d’Ernest Solvay soient rasées par inadvertance à Bruxelles. Cela serait une perte pour la collectivité.

"Cela touche des personnages illustres mais aussi des anonymes"

"Cela touche des personnages illustres mais aussi des anonymes. Je pense aux victimes de massacres de populations. Quand vous êtes dans une commune martyre comme Dinant, où il y a eu plus de 700 civils qui ont été massacrés, il est normal de préserver ces tombes pour une raison toute simple. Outre la dimension morale envers ces individus, ces tombes ont une dimension pédagogique", souligne Xavier Deflorenne, responsable des cimetières en région wallonne. Manifestement, les communes ne suivent pourtant pas le mouvement. A deux mois de la date butoir, un quart des bourgmestres seulement se sont exécutés.

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