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Le mythique rallye du Condroz a débuté ce samedi matin. Parmi les participants se trouvait Mathilde. Une jeune femme copilote de 25 ans unijambiste. Elle a perdu sa jambe dans un accident de moto. Aujourd'hui, elle veut montrer qu'on peut être moins valide et pourtant très sportif. Les prothèses spécifiques au sport coûtent cependant très cher. Nos journalistes Aurélie Henneton et Guillaume Houssonloge l'ont rencontrée.
Parmi les 156 équipages, une jeune copilote signe son premier Condroz. La Spadoise veut montrer que les limites ne sont pas celles auxquelles on pense. Un défi pour elle. "J'avais trop peur, donc je ne voulais pas, au départ. Et puis, j'ai quand même vite changé d'avis, car je n'aime pas dire non. Je ne regrette pas, heureusement que j'ai changé d'avis!", confie-t-elle au moment de monter dans la voiture de course. "Ça va vite ou pas assez?", lui demande alors notre journaliste. "Presque pas assez", répond-elle avec le sourire.
Il n'y a plus de handicap
Ce rallye, ce sont 205 km à travers les campagnes avec 18 spéciales… et l’occasion de donner un coup de projecteur sur le handicap. Mathilde a perdu une jambe il y a 10 ans, mais aujourd'hui, elle vit ses passions au maximum. "Il n'y a plus de handicap franchement. C'est une copilote comme une autre. Une fois qu'on est assis dans le siège baquet et qu'on lit les notes, où est-ce qu'il y a le handicap?", fait remarquer Jacques Gérard, le pilote guidé par Mathilde.
Une prothèse pour le sport peut coûter très cher
Sportive, Mathilde est une touche à tout: du basket en chaise au vol à voile. Mais souvent, le sport est mis de côté par les personnes amputées, vu le prix des prothèses nécessaires à certaines disciplines. "En ayant déjà eu un accident, en ayant peut-être perdu son travail, qui peut s'offrir une prothèse de 15.000 euros? Non, la mutuelle n'intervient que pour les prothèses de marche, la prothèse qui vous permet de vivre normalement. Mais pour le sport, il n'y a pas", explique Nathalie Capiau, porte-parole de l'association Let's go.
Il faut oser, il faut foncer
1500 personnes sont amputées d’un membre chaque année en Belgique. Mathilde roule ce week-end pour soutenir la récolte de fonds pour offrir des prothèses, mais aussi pour mettre au défi les plus valides. "Il faut oser, il faut foncer, et parfois il faut se mettre un peu un coup de pied aux fesses pour aller plus loin, pour dépasser ses limites. Par rapport au rallye-même, c'est ça. Faut pas avoir peur, il faut essayer d'aller plus loin", confie Mathilde, pleine de volonté.
Ravie de sa participation, Mathilde est déjà partante pour copiloter au rallye du Condroz 2018.