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Pour ou Contre: passer un mois sans boire de l'alcool, est-ce intéressant?

Dans l’émission Pour ou Contre ce midi, Fanny Rocher posait cette question: février sans alcool, une campagne qui a de l’intérêt? Pour en discuter en plateau: le docteur Thomas Orban, médecin généraliste et alcoologue qui représentait le pour et le docteur Raymond Gueibe, psychiatre et alcoologue, qui était plutôt contre cette initiative. 

Lors de la diffusion de l’émission ce midi, environ 111.000 personnes participaient à l’opération "Tournée minérale", dont nous vous parlions déjà la semaine passée. Fanny Rocher demande à Raymond Gueibe, psychiatre et alcoologue, si ce n’est pas plutôt le challenge de toute une vie. "Je voudrais ici rendre hommage aux personnes dont on ne parle pas, ce sont ces patients dont on dit vulgairement qu’ils sont "alcooliques". Je n’aime pas ce terme-là, je préfère dire qu’ils sont devenus malades de l’alcool, parce qu’ils ont trop bu. Ces personnes-là, ce n’est pas les 28 jours du mois de février qu’ils sont abstinents. Ils savent qu’ils ne peuvent plus toucher une goutte d’alcool pour toute leur vie. Quelqu'un qui est abstinent depuis 30 ou 40 ans, il ne va pas s’esclaffer de grand plaisir devant quelqu'un qui lui dira que pendant 28 jours il n’a pas bu. Ces personnes-là, on les ignore. Eux, font ça discrètement. Ils ne boivent pas, mais ils ne vont pas sur les plateaux de télévision pour le dire, et le premier mars, ils ne pourront pas fêter les 28 jours d’abstinence".


"Vivement le 1er mars, qu’on puisse faire la fête"

Certains qui participent à l’opération disent, "vivement le 1er mars, qu’on puisse faire la fête". "Ca ne m’étonne pas, et en même temps, j’ai envie de dire qu’il y a toute une série de patients qui se posent la question de leur consommation depuis bien longtemps, ils n’ont pas attendu cette campagne pour le faire, et ils m’ont aussi témoigné que le fait qu’il y ait une campagne va eux les aider, peut-être, à aller plus loin dans leur consommation en termes de réflexion, ou pour être aidé.


"Ils se sentent portés"

Il explique qu'il y a un poids social. "Aujourd’hui, vous trouvez des réceptions où il n’y a même pas un verre de soda, d’eau ou que sais-je. Ils vont être aidés, et ils vont être aidés aussi dans un groupe, ce qui est quand même important. J’ai plusieurs patients qui se sont inscrits dans une équipe, qui se sont mis ensemble. Ils se sentent portés, pour une fois, vers une consommation qui est soit à zéro, soit moindre, et je trouve que c’est pertinent", a réagi le docteur Thomas Orban, médecin généraliste et alcoologue.

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