Les exclus du chômage se ruent dans les CPAS du pays. Cela concerne des milliers de personnes en Belgique. Les inscriptions ont débuté ce matin pour bénéficier du revenu d’intégration sociale.
Les inscriptions ont débutées ce matin dans les Centres publics d’action sociale (CPAS). Tous les chômeurs qui, suite à la réforme du système, viennent de perdre leur droit aux allocations se tournent vers les CPAS. Des milliers de personnes devraient s’y présenter d’ici mi-mars.
La guerre des chiffres : 16.900 ou 40.000 personnes concernées ?
Selon l’ONEM, l’Office Nationale de l’Emploi, 16.900 personnes vont être exclues du chômage en 2015. C’est l’estimation la plus basse. Le Forem parle, quand à lui, de 30.364 exclusions en Wallonie. Son équivalent bruxellois, Actiris, évoque 4694 exclusions dans cette région du pays. Sans les résultats de la Flandre, on arrive déjà à 35.058 exclusions.
Enfin, dernière estimation, celle de la FGTB wallonne. Comme base d’analyse, leurs fichiers en tant qu’organisme de payement des allocations de chômage. Ils arrivent alors au chiffre de 20.000 personnes lorsqu’ils retirent toutes les personnes dans les conditions d’exclusion. Comme la FGTB gère la moitié des payements des allocations en Belgique, ils estiment que près de 40.000 personnes seront exclues du chômage pendant l’année 2015.
La moitié des personnes concernées habitent en Hainaut
Toute la Belgique est concernée et particulièrement les grandes villes. On s’attend toutefois à un pic en Hainaut. Sur 20.000 exclusions prévues, 10.000 concernent la province de Hainaut.
Beaucoup de boulot en plus pour les CPAS
Globalement, les CPAS ont un mois pour étudier les dossiers. Ils vont regarder les situations familiales, les différents parcours et éventuellement les charges des personnes. Des visites à domiciles seront également effectuées. Ces dossiers seront étudiés au cas par cas. Dans les grandes villes, cela représente une charge de travail énorme.
650 personnes rien qu’à Mons
A Mons, 650 personnes risquent de demander ce revenu d’intégration sociale suite à une exclusion du chômage. La moitié devrait en bénéficier. Isabelle Pécriaux, assistante sociale en chef du CPAS de Mons, s’attend à une affluence. "On s’attend à un rush début janvier, mais aussi fin janvier, car les gens ne font pas toujours attention à leur courrier donc vont seulement se rendre compte fin du mois qu’ils ne vont pas obtenir leurs allocations et qu’ils risquent à ce moment-là de se présenter en urgence sans plus rien du tout." Six assistants sociaux renforcent les équipes.
"Je n’allais pas me mettre à pleurer"
Bientôt, Giovanna Franzese touchera un peu plus de 800 euros par mois comme isolée, desquels il faudra enlever des pensions alimentaires de 85 euros. "Ca nous est tombé dessus pendant la période des fêtes. Vous avez une famille, une maman donc je ne suis pas non plus seule. J’ai 44 ans, je n’allais pas me mettre à pleurer."
Un coût uniquement à charge des communes
Ces nouveaux revenus d’intégration sociale coûteront près d’un million d’euros pour la ville de Mons. Ce montant ne comprend pas les services annexes, comme l’explique Marc Barvais, président du CPAS de Mons. "Nous aurons plus de travail pour des demandes spécifiques, des dérogations pharmaceutiques, des aides familiales, des aides dans la médiations, des guidances budgétaires. Ce qu’il faut savoir, c’est que c’est là qu’on touche vraiment à la pauvreté. En plus de cela, cette action est à 100% à charge du pouvoir local."
